Le leader communiste cubain Fidel Castro a estimé mercredi que «rien ne pourra jamais justifier la torture», en réaction à un discours de l'ancien vice-président américain Dick Cheney qui avait estimé justifiés les interrogatoires «poussés» de terroristes présumés.

«Pour douloureux que furent les actes contre le peuple des Etats-Unis le 11 septembre 2001, et que tout le monde condamne avec énergie, la torture est un acte lâche et honteux qui jamais ne pourra être justifié», écrit l'ancien président cubain, 82 ans, dans une «réflexion» publiée sur le site cubadebate.cu.

«Dans notre pays, malgré les dangers gravissimes qui nous ont menacés pendant des décennies, jamais personne n'a été torturé pour obtenir des informations», assure Fidel Castro, fondateur de l'actuel régime cubain qui est régulièrement accusé par Washington de bafouer les droits et libertés.

Les «attaques» de Cheney contre l'administration de Barack Obama «ont été vraiment dures (...) mais le terrorisme n'est pas tombé du ciel: cela a été la méthode imaginée par les Etats-Unis pour combattre la Révolution cubaine», poursuit Fidel Castro qui rappelle les tentatives de la CIA pour l'éliminer et l'embargo que les Américains imposent depuis 1962 contre Cuba.

«J'ai d'abord pensé que (ce discours de Cheney) pourrait être un défi ouvert lancé au nouveau président, mais quand j'ai lu sa version officielle, j'ai compris que sa réponse rapide avait été concertée au préalable», écrit le Père de la Révolution cubaine sans préciser davantage sa pensée.

Dick Cheney, l'un des instigateurs des pratiques très controversées d'interrogatoires assimilées à de la torture sous la précédente administration américaine, avait affirmé jeudi que ces méthodes «poussées» à l'encontre de terroristes présumés «endurcis» avaient permis de sauver des vies américaines.

Il s'exprimait juste après un grand discours du président Obama sur la sécurité nationale dans lequel il justifiait son intention de fermer la prison controversée de Guantanamo ouverte sous la précédente administration Bush.