Un jeune Mexicain, sequestré par la bande de ravisseurs dont la Française Florence Cassez est accusée d'avoir été complice, a affirmé jeudi à Mexico que la jeune femme elle-même l'avait menacé de mort.

Florence Cassez, 34 ans, a été condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour avoir participé à des enlèvements, ce qu'elle n'a cessé de nier. Une commission bilatérale franco-mexicaine est chargée d'examiner son éventuel transfèrement en France. «Florence Cassez m'a dit: si tu essaies de jouer au héros, je te tuerai moi-même», a déclaré en conférence de presse Ezequiel Elizalde, libéré en décembre 2005 dans l'opération de police au cours de laquelle la jeune femme a été arrêtée avec son ancien «fiancé».

L'ex-captif a demandé au président français Nicolas Sarkozy de renoncer à demander le transfèrement de Florence Cassez en France.

Le jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années à l'époque, ne se souvient pas s'il a été libéré le 8 décembre, quand Florence Cassez a été arrêtée, ou le lendemain, lors du simulacre d'arrestation en direct organisé devant des caméras de télévision, a-t-il reconnu.

Il est «sûr», en revanche, que Florence Cassez était la femme qu'il a vue à deux reprises, le visage couvert d'une cagoule et portant des lunettes noires, pendant ses 65 jours de séquestration.

«Sa voix, son accent, ses mains, je n'ai aucun doute, c'était elle», a-t-il affirmé. Elle m'a piqué à un doigt et m'a dit: que veux-tu que nous envoyions à ton père, un doigt ou une oreille?», a-t-il ajouté.

Selon le dossier, le jeune homme avait montré aux enquêteurs une trace de piqûre à un doigt, qui s'est avérée être en fait une tache de naissance.

Ezequiel Elizalde, accompagné lors de cette conférence de presse par la présidente d'une association nationale de défense des victimes d'enlèvement, a affirmé être revenu spécialement à Mexico, plus de trois ans après sa libération, pour rendre ses accusations publiques.

Il avait quitté la capitale mexicaine après avoir reçu «des menaces» de complices présumés de ses ravisseurs, a-t-il précisé.

Les accusations du jeune homme interviennent deux jours après celles d'un membre présumé du gang de kidnappeurs, présenté à la presse par la police dans une vidéo où il désigne Florence Cassez comme co-dirigeante de la bande.

La commission bilatérale franco-mexicaine chargée d'examiner l'éventuel transfèrement de Florence Cassez continue l'examen du dossier, a annoncé dimanche le gouvernement mexicain.