(Nairobi) Le président kényan William Ruto a convoqué mardi une réunion exceptionnelle de son gouvernement pour discuter « de mesures supplémentaires » à prendre face aux pluies et inondations meurtrières qui frappent le pays depuis plusieurs semaines.

Au 29 avril, un total de 169 personnes avaient péri et plus de 91 étaient portées disparues dans le pays depuis le début en mars de la saison des pluies, amplifiée cette année par le phénomène climatique El Niño.

« Mon gouvernement va […] veiller à ce que les citoyens victimes du changement climatique, qui subissent aujourd’hui des inondations, des coulées de boue, soient pris en charge », avait déclaré lundi William Ruto.

Le gouvernement fait face aux critiques de l’opposition, qui dénonce l’impréparation et la réaction insuffisante des autorités face un évènement météorologique annoncé et demande que soit décrété l’état de catastrophe naturelle.

L’épisode le plus meurtrier a fait 47 morts et 76 disparus dans la nuit de dimanche à lundi à Old Kijabe, dans le centre du pays, où un barrage naturel a cédé sous l’effet des fortes pluies.

« Ce matin (mardi), nous avons perdu une personne qui était en soins intensifs, nous sommes donc passés à 47 décès », selon Jacqueline Osoro, responsable des services de santé du comté de Nakuru où se trouve le barrage.

Le bilan pourrait encore s’alourdir, car « 76 personnes ont été portées disparues », a précisé Mme Osoro.

Par ailleurs, 110 blessés ont été hospitalisés dans la région, a indiqué lundi la gouverneure du comté, Susan Kihika.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les contreforts de terre du barrage, formé au fil des décennies après les travaux de construction d’une ligne de chemin de fer par les autorités coloniales britanniques, ont cédé, déversant les eaux du lac de retenue adjacent sur les maisons et routes situées en contrebas.

Dans plusieurs autres pays d’Afrique de l’Est, les pluies saisonnières ont eu des conséquences dévastatrices en raison d’El Niño, qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu’en mai, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).  

En Tanzanie, au moins 155 personnes ont péri dans des inondations ou des glissements de terrain.

Au Burundi, un des pays les plus pauvres du monde, 96 000 personnes ont été déplacées par des mois de pluie ininterrompue.

Des décès et des dégâts ont également été recensés dans la capitale éthiopienne Addis Abeba (4 morts), au Rwanda (2 morts) et en Ouganda (2 morts).

El Niño provoque une augmentation des températures, mais aussi des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.