(Nairobi) Le bilan de l’incendie causé par une explosion de gaz dans la capitale kényane Nairobi dans la nuit de jeudi à vendredi s’élève à six morts, après que trois victimes ont succombé à leurs brûlures, a annoncé dimanche le porte-parole du gouvernement.

Parmi les 280 blessés, 53 sont toujours soignés dans deux hôpitaux de la ville, a-t-il ajouté.  

« Nous avons le regret d’annoncer que trois personnes ont succombé à leurs blessures, portant à six le nombre de morts dans l’incendie d’Embakasi », a déclaré Isaac Maigua Mwaura dans un communiqué.

Le violent incendie a été déclenché jeudi vers 23 h 30 locale (13 h 30 heure de l’Est) par l’explosion d’un camion à proximité d’un site de stockage et remplissage de gaz de pétrole liquéfié (GPL) situé dans le quartier densément peuplé d’Embakasi, dans le sud-est de la capitale.

Ce site est au cœur d’une polémique et de vives critiques envers le gouvernement, accusé d’avoir laissé opérer une telle installation dans une zone résidentielle.

Le propriétaire du site est toujours recherché. « Les recherches sont toujours en cours pour retrouver le propriétaire de cette entreprise », a déclaré dimanche à l’AFP une source policière.  

Une seule personne a pour l’instant été arrêtée : un agent chargé de la surveillance du site où l’explosion s’est produite.

L’avocat de la personne recherchée a affirmé que son client ne se cachait pas et rejeté toute responsabilité.

« Mon client n’exploitait pas une usine de remplissage de gaz, il exploitait un garage et le véhicule qui a causé l’accident empiétait sur sa propriété », a-t-il déclaré samedi lors d’une conférence de presse.  

Les autorités avait initialement été qualifiée l’installation d’« illégale ».

Mais l’Autorité nationale de gestion de l’Environnement (NEMA) a révélé samedi qu’une société nommée Maxxis Nairobi Energy avait obtenu le 2 février 2023 l’autorisation de s’installer. Quatre employés de la NEMA ont été suspendus.

Le président William Ruto a fustigé « l’incompétence et la corruption » des fonctionnaires qui ont délivré cette licence.  

« Aujourd’hui nous avons des blessés et des Kényans qui sont morts. […] Les gens qui sont impliqués (….) doivent être licenciés et poursuivis pour les crimes qu’ils ont commis », a-t-il déclaré.  

L’Institut pétrolier d’Afrique de l’Est (PIEA), qui regroupe les sociétés de gaz et de pétrole de la région, avait souligné vendredi que ce « site illégal de remplissage et de stockage de GPL » était connu, le propriétaire et certains de ses clients ayant été condamnés en mai 2023.

Le gouvernement et l’Autorité de régulation de l’énergie et du pétrole (EPRA) ont de leur côté assuré que trois demandes de construction d’une usine de stockage et remplissage de GPL sur le site de l’explosion ont été rejetées l’an dernier, en mars, juin et juillet 2023.  

Les ministres de l’Énergie et de l’Intérieur ont également indiqué dans un communiqué conjoint vendredi soir que l’usine construite illégalement sur ce site a été démolie par l’EPRA à deux reprises en mars 2020 et janvier 2021.