(Abidjan) Le ministère ivoirien de la Santé indiqué jeudi ne pas avoir « de doute » concernant le cas d’Ebola détecté sur une jeune Guinéenne à Abidjan, en réponse à une demande de la Guinée de procéder à une nouvelle analyse.

« Les autorités guinéennes doutent du diagnostic clinique, moi je ne doute pas de mon analyse, je suis infectiologue et clinicien, on ne peut pas se tromper dans la présentation clinique », a déclaré à l’AFP Serge Eholié, porte-parole du ministère de la Santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville à Abidjan qui a accueilli la malade.

« Quand on parle de maladie à virus Ebola, il y a plusieurs formes », a-t-il ajouté, soulignant que la malade « a tous les symptômes » détectés lors de l’épidémie qui a frappé la Guinée, le Liberia et la Serra Leone de 2013 à 2016, faisant des milliers de morts.

Selon M. Eholié, « elle a les symptômes qu’on retrouve dans le virus Ebola, la fièvre, la diarrhée, elle vomit, elle est fatiguée ».

Il a par ailleurs déclaré que l’Institut Pasteur d’Abidjan qui a analysé les échantillons prélevés sur la jeune Guinéenne, révélant qu’elle avait contracté le virus Ebola, « a été accrédité pour les faits hémorragiques par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), donc il est à même de faire une analyse des fièvres à virus Ebola ».

Soulignant « l’amélioration des symptômes de la maladie et l’amélioration du tableau clinique en 48 heures » de la malade à Abidjan, le ministre guinéen de la Santé Rémy Lamah a estimé que cela suscitait « des interrogations, connaissant l’évolution classique de la maladie ».

M. Lamah s’est également étonné, dans une lettre adressée à l’OMS, que l’équipe médicale guinéenne envoyée à Abidjan n’ait pas eu accès à la patiente.

La Guinée a en conséquence demandé aux « autorités ivoiriennes, à travers l’OMS, une reconfirmation de ce cas à travers l’Institut Pasteur de Dakar et si possible un autre laboratoire accrédité ».

Concernant l’accès à la patiente, Serge Eholié a estimé que l’équipe guinéenne, qu’il dit avoir reçue jeudi matin, « n’est pas venue en Côte d’Ivoire pour avoir accès à la malade », mais « pour nous livrer des médicaments ».  

La jeune Guinéenne est arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août en provenance de la ville de Labé (nord de la Guinée), un trajet de plus de 1500 km qu’elle a fait par la route.