(Washington) Les États-Unis jugent « crédibles » et « graves » les informations sur la présence de troupes érythréennes au Tigré, région d’Éthiopie où un conflit oppose les dirigeants locaux au gouvernement d’Addis Abeba, a déclaré vendredi un porte-parole du département d’État américain.

« Nous sommes au courant d’informations crédibles faisant état d’une implication de l’armée érythréenne au Tigré et considérons qu’il s’agit d’un développement grave », a-t-il dit.

« Nous exhortons de telles troupes à se retirer immédiatement », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur éthiopien aux États-Unis Fitsum Arega a dénoncé un « mensonge » sur son compte Twitter.

Le porte-parole de la diplomatie américaine a aussi relevé des informations faisant état de « violations des droits humains » dans la région et a appelé « toutes les parties » au respect du « droit international humanitaire », réclamant « une enquête indépendante ».

« Nous continuons à exhorter toutes les parties à rétablir la paix, protéger les civils, y compris les réfugiés, et autoriser un accès humanitaire sans entrave au Tigré », a-t-il insisté.

Les informations jugées « crédibles » par Washington font état d’une implication des troupes de l’Érythrée voisine aux côtés de l’armée gouvernementale du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.  

Ce dernier a lancé le 4 novembre une offensive pour chasser les dirigeants du Tigré, issus du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui défiaient son autorité depuis des mois.

Après son arrivée au pouvoir en 2018, Abiy Ahmed a fait la paix avec l’Érythrée, elle-même ennemie jurée du TPLF depuis une guerre meurtrière entre les deux pays de 1998 à 2000, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2019.