Des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram ont attaqué mardi une ville du nord-est du Nigeria, où plusieurs bâtiments, dont le commissariat de police, ont été détruits, selon des témoins.

Les assaillants ont d'abord affronté des soldats stationnés à un poste de contrôle, à la sortie de la ville de Nafada, dans l'État de Gombe, à la mi-journée, avant de pénétrer dans le centre-ville.

«Ils sont arrivés en grand nombre à bord de camionnettes et sur des motos, ils criaient Allahu Akbar», a rapporté à l'AFP Abubakar Galda, un habitant de Nafada, un récit partagé par d'autres témoins et un membre des services de secours.

Selon ces témoins, les forces de l'ordre qui gardaient la route principale, à la sortie de la ville, ont été dépassées par les assaillants.

La police n'était pas disponible, mardi, pour commenter cette attaque, et aucun bilan n'a pu être établi de source indépendante.

Une fois dans Nafada, les hommes armés «ont fait sauter le commissariat de police avec des lance-roquettes», a rapporté M. Galda.

Selon un autre habitant, Awwalu Ibrahim, le siège local du Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) a également été détruit. Et plusieurs témoins ont dit avoir vu les assaillants cambrioler une banque.

La ville de Nafada est proche de l'État de Yobe, un des trois États du nord-est du Nigeria où se concentre l'insurrection islamiste qui a fait plus de 10 000 morts ces cinq dernières années, et où Boko Haram a pris le contrôle de plusieurs villes et villages ces dernières semaines.

Cette nouvelle attaque, survenue un peu au sud de la zone la plus touchée par les violences islamistes, n'a pas été revendiquée par Boko Haram, qui se finance notamment par le cambriolage de banques et l'enlèvement d'otages contre rançon.

La semaine dernière, un triple attentat à la bombe avait frappé un terminus de bus de Gombe, la capitale de cet État, faisant au moins huit morts.

Ces nouvelles violences interviennent quelques jours après la publication d'une nouvelle vidéo de Boko Haram, obtenue vendredi par l'AFP, dans laquelle Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste, annonce le mariage forcé des 219 adolescentes enlevées dans cette région en avril, mettant fin à tout espoir de voir les jeunes femmes libérées. Il excluait toute négociation avec le gouvernement nigérian en vue d'un cessez-le-feu.