Des représentants de près de 90 villages sénégalais et maliens se sont engagés à abandonner l'excision lors d'une cérémonie solennelle dans l'est du Sénégal, frontalier du Mali, a-t-on appris lundi auprès d'une ONG locale.    

Cette cérémonie «de déclaration d'abandon de l'excision et des mariages précoces et forcés des filles», a regroupé environ 1 500 participants représentant «70 villages sénégalais et 19 villages maliens» à Gathiary, localité de la région de Tambacounda, a indiqué à l'AFP Ali Ba, de l'ONG Tostan qui lutte pour l'abandon des mutilations génitales féminines (MGF).

Il s'agit de populations majoritairement mandingue et soninké, deux des communautés pratiquant le plus les MGF qui, selon Tostan, affectent deux à trois millions de filles et femmes chaque année en Afrique notamment.

«Cette déclaration nous a fait atteindre 4.751 communautés sur les 5.000 ciblées (par Tostan) au Sénégal depuis 1997», a ajouté M. Ba, selon qui des chefs religieux sénégalais et maliens ont été impliqués dans la campagne et ont animé des «rencontres de sensibilisation intervillageoises» dans les deux pays avant la cérémonie de Gathiary.

Kalidou Sy, coordinateur national de Tostan, a précisé que la manifestation s'est déroulée en présence de responsables sénégalais, mais également mauritaniens. «Il s'agit pour Tostan d'accompagner les populations à faire la promotion de la stratégie transfrontalière» en matière de lutte contre les MGF, a souligné M. Sy.

Le Sénégal a adopté en 1999 une loi interdisant l'excision, mais la pratique persiste dans certaines communautés, où les filles sont excisées en cachette ou conduites dans des pays voisins où les MGF n'est pas pénalisée pour y être excisées, d'après des acteurs de la lutte sur le terrain.