Les inondations qui se produisent depuis fin juillet au Tchad ont touché près de 144 600 personnes et menacent la sécurité alimentaire du pays, selon un «bilan provisoire» annoncé samedi par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) au Tchad.

«Les fortes précipitations enregistrées ces dernières semaines ont occasionné des inondations dans 12 régions sur les 22 que compte le Tchad. (...) À la date du 8 septembre, le nombre des ménages affectés était estimé à 25 744 soit 144 579 personnes dont 69 800 (sont) sans abri», affirme Ocha-Tchad dans un rapport sur les inondations reçu par l'AFP à Libreville.

«Le bilan provisoire des dégâts fait état de 7444 habitats détruits, de 31 576 hectares de cultures perdus et de plus de 1 300 têtes de bétail perdues. (...) Ces chiffres restent partiels car l'état des routes rend inaccessibles certaines zones inondées», explique-t-il.

Le Tibesti (extrême nord-ouest) est la région la plus sévèrement affectée. Les autres provinces touchées sont Borko (nord), Ennedi (nord-est), Guéra (centre-sud), Kanem (ouest), Ouaddai (est), Sila, Salamat (sud-est), Moyen-Chari, Logone oriental (sud), Tandjile et Mako-Kebi Est (sud-ouest).

«Les inondations risquent d'aggraver la vulnérabilité alimentaire de certains ménages dans les régions où (les eaux) ont emporté les cultures et détruit les moyens de subsistance», estime encore Ocha-Tchad dans un bulletin d'information humanitaire également diffusé samedi.

Le Tchad était déjà affecté par une crise alimentaire après une mauvaise campagne agricole 2009-2010 avec des pertes de récoltes et une forte mortalité au sein du cheptel.

«La situation alimentaire et nutritionnelle reste une préoccupation pendant cette période qui précède les récoltes. Le gouvernement, en collaboration avec les humanitaires, conduit actuellement une mission d'évaluation des programmes de réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle. Cette évaluation fournira plus d'informations sur la campagne agricole de cette année», poursuit Ocha-Tchad.

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a «alloué au Tchad un financement de 100 000 dollars (près de 78 700 euros)», pour «appuyer la coordination» face aux dégâts des eaux, d'après son rapport.

Selon la même source, une ONG humanitaire irlandaise, Concern Worldwide, a donné 56 000 euros pour l'aide aux victimes des inondations de Bongor, ville du Mayo-Kebbi Est «fortement menacée par la montée des eaux du fleuve Logone».

La Fédération Internationale de la Croix-Rouge (FICR) est de son côté en quête de plus de trois millions de dollars (près de 2,4 millions d'euros) pour assister près de 106 000 personnes au Tchad.