Plusieurs milliers de personnes manifestaient samedi matin dans le centre de Lomé pour marquer leur soutien à la «politique d'ouverture» du président Faure Gnassingbé, un jour après la présentation d'un gouvernement incluant des membres de l'opposition, a constaté l'AFP.

«C'est une manifestation organisée par les forces vives de la nation pour soutenir la politique de réconciliation, d'apaisement social et d'ouverture de Faure Gnassingbé qui a débouché sur la formation du gouvernement», a expliqué Solitoki Esso, secrétaire général du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir).

«Cette manifestation vise également à soutenir le gouvernement lui-même», a-t-il poursuivi au milieu d'une foule comprenant des cadres du RPT, de nouveaux ministres et de nombreux jeunes, réunis sur la Place de la colombe de la paix avant d'entamer une marche.

Le rassemblement intervient au lendemain de la présentation d'un nouveau gouvernement comprenant pour la première fois sept ministres issus du principal parti d'opposition, l'Union des forces de changement (UFC), de Gilchrist Olympio.

L'UFC a été officiellement battue par le RPT lors de l'élection présidentielle du 4 mars qui a vu la réélection de M. Gnassingbé.

De nombreux manifestants arboraient des t-shirts à l'effigie du chef de l'État, portant les inscriptions «Faure Gnassingbé pour le Togo uni et prospère», «Ensemble pour une nouvelle vision» et «Faure Gnassingbé président de tous les Togolais».

«Je suis sorti pour soutenir mon président, pour tous les efforts consentis pour que l'UFC puisse entrer au gouvernement. C'est un homme très ouvert, lui seul pourra réconcilier ce pays», a affirmé Adji Gnonsa, chauffeur.

Cependant, l'UFC est divisée sur la question du rapprochement avec le pouvoir.

Gilchrist Olympio, qui a annoncé jeudi avoir signé au nom de son parti, qu'il dirige depuis 1992, un accord avec le RPT pour que l'UFC siège au gouvernement, a été «temporairement suspendu» de sa formation vendredi soir, tout comme les sept ministres.

Le bureau national de l'UFC affirme ne pas avoir été consulté avant cet accord auquel il s'oppose. Son candidat au scrutin présidentiel, Jean-Pierre Fabre, rejette la victoire du président sortant et affirme avoir remporté l'élection.

Une manifestation de l'UFC était également prévue dans Lomé samedi matin, a constaté un journaliste de l'AFP en se rendant devant le siège de la formation où des jeunes se réunissaient.

L'UFC défile quasiment tous les samedis depuis l'élection, pour dénoncer les résultats officiels.

Les deux manifestations, empruntant des trajectoires distinctes, ne devraient pas se rencontrer.