L'armée et la police zimbabwéennes ont commencé à se retirer des champs de diamants de Marange (est), comme l'a recommandé le processus de Kimberley qui les accuse de violations des droits de l'Homme dans cette région, a rapporté jeudi la presse gouvernementale.

Selon le ministre des Mines, Obert Mpofu, 90% des conditions posées par le Système de certification du processus de Kimberley (KPCS), qui vise à éliminer du marché mondial les «diamants de guerre», avaient été remplies. «Nous avons beaucoup fait depuis le dernier rapport du KPCS pour nous conformer à leurs recommandations», a souligné M. Mpofu, cité par le quotidien The Herald.

«Il n'y a évidemment plus de militaires ou de policiers dans ces champs», a-t-il ajouté.

Le KPCS a donné aux autorités jusqu'à juin 2010 pour se conformer à son système de certification.

Selon plusieurs rapports, les militaires ont recours au travail forcé, parfois d'enfants, pour extraire les pierres précieuses. Ces ressources financent l'armée et le parti du président Robert Mugabe, dénoncent des ONG. Human Rights Watch (HRW) a fait état de plus de 200 morts en 2008.

Ce retrait intervient alors que le gouvernement a autorisé deux entreprises sud-africaines à opérer dans ces zones. Selon un représentant de ces investisseurs, cité par The Herald, 200 agents de sécurité privés ont remplacé les forces armées.

«Nous prenons le contrôle de toutes les zones dont nous avons la charge mais nous continuons de travailler avec des agents de sécurité nationaux pour les zones en cours d'exploration. Ils partiront dès que nous les aurons sécurisées», a souligné Dave Kassel.

La Fédération internationale des bourses de diamants (WFDB) et l'Association internationale des fabricants de diamants (IDMA), réunis mercredi à Anvers en Belgique, ont averti dans un communiqué que tout membre achetant des diamants en provenance de Marange «était susceptible d'être expulsé».