(Washington) La Russie a refusé toutes les offres faites par les États-Unis jusqu’à présent pour la libération de deux Américains détenus dans ce pays, dont le journaliste Evan Gershkovich, a déclaré jeudi le porte-parole du département d’État Matthew Miller, sommant le président Vladimir Poutine de « négocier de bonne foi ».

« Nous avons fait de multiples offres. Il y a une offre conséquente que nous avons faite il y a quelques semaines », a relevé le porte-parole devant la presse, soulignant que Moscou les avait toutes « rejetées ».

Il répondait ainsi aux déclarations du président russe plus tôt jeudi disant « espérer » un accord avec Washington à ce sujet.

« Nous souhaitons vivement un accord » avec la Russie pour la libération du journaliste Evan Gershkovich, que la justice russe a décidé jeudi de maintenir en détention, ainsi que l’ancien Marine Paul Whelan, a affirmé M. Miller.

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Paul Whelan

« Nous serions heureux qu’ils négocient de bonne foi. Nous serions heureux qu’ils discutent sérieusement avec nous […], mais jusqu’à présent, nous les avons vus refuser d’accepter nos propositions », a-t-il dit.

Vladimir Poutine doit désormais « venir à la table » des négociations et « nous aider à parvenir à un accord », a renchéri le porte-parole.

Les États-Unis se sont refusés à dévoiler quel était le contenu de cette offre faite à la Russie, mais Américains et Russes ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers par le passé.  

Evan Gershkovich, journaliste américain de 32 ans du Wall Street Journal passé par l’AFP à Moscou en 2021 et 2022, a été arrêté par les services de sécurité russes lors d’un reportage à Ekaterinbourg, dans l’Oural, le 29 mars 2023.

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Evan Gershkovich

Il est depuis détenu dans la prison de Lefortovo à Moscou.

Le reporter est accusé d’espionnage, un crime passible de 20 ans de prison, mais il rejette ces accusations, tout comme Washington, son journal, ses proches et sa famille.  

S’exprimant plus largement sur le discours du président russe et la guerre en Ukraine, le responsable américain a jugé que Vladimir Poutine n’avait « montré aucune capacité ou volonté de négocier. En fait, il a réaffirmé aujourd’hui que ses objectifs concernant les résultats de ce conflit n’avaient pas changé, d’une manière ou d’une autre ».