(Nations unies) Minute de silence et drapeaux en berne : l’ONU a rendu lundi un hommage mondial à ses plus de 100 collaborateurs tués à Gaza dans la guerre entre Israël et le Hamas.

À Bangkok, Tokyo, Pékin, Beyrouth, Genève, New York… le drapeau bleu et blanc des Nations unies a été abaissé en hommage aux employés de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Un bilan désormais de 102 morts et au moins 27 blessés, a indiqué l’agence lundi.

C’est « le nombre le plus élevé de travailleurs humanitaires de l’ONU tués lors d’un conflit en si peu de temps », a déploré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un message posté sur X, anciennement Twitter.

« Ils ne seront jamais oubliés », a-t-il insisté, après avoir observé au siège des Nations unies à New York une minute de silence à 9 h 30 heure locale, comme partout où l’organisation dispose d’une représentation.

PHOTO ANGELA WEISS, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Le personnel de l’Unrwa à Gaza apprécie que l’ONU abaisse le drapeau dans le monde entier », a commenté depuis Rafah le directeur de l’Unrwa pour Gaza, Tom White, cité dans un communiqué.

« À Gaza cependant, nous devons porter bien haut les couleurs de l’ONU pour montrer que nous sommes toujours debout et au service de la population de Gaza », a-t-il ajouté.

Israël bombarde la bande de Gaza sans répit depuis cinq semaines en réponse à l’attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre sur son sol.  

Environ 1200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Israël et environ 240 prises en otage lors de cette attaque, selon les autorités israéliennes.

Les bombardements israéliens, depuis les airs, la terre et la mer, ont fait au moins 11 240 victimes dans la bande de Gaza, en majorité des civils, incluant plus de 4600 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.

Sous le drapeau onusien

À New York et Genève, aucun des drapeaux des 193 pays membres de l’ONU n’a été hissé ; seul le drapeau de l’ONU en berne flottait devant les imposants bâtiments.

Iman, Ahmed, Samir, Mohammed… Dans le hall du siège new-yorkais de l’ONU, les noms des collaborateurs tués à Gaza ont été égrenés devant des dizaines de leurs collègues dont certains portaient des feuilles blanches frappées des mots « Stop the fighting » (Arrêtez les combats) ou « Protect civilians » (Protégez les civils).

« Nous sommes réunis ici aujourd’hui, […] pour rendre hommage à nos courageux collègues qui ont sacrifié leur vie alors qu’ils servaient sous le drapeau des Nations unies », a déclaré de l’autre côté de l’Atlantique la directrice de l’ONU à Genève, la Russe Tatiana Valovaya, avant de se recueillir.

« Leur mémoire et l’empreinte qu’ils ont laissée demeureront à jamais. Leur dévouement inébranlable envers la paix, la justice et le bien-être des autres sera notre guide et un rappel de l’importance de la mission que nous partageons », a renchéri le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Des hommages ont également été organisés dans les bâtiments de l’ONU à Katmandou et à Kaboul, où la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour l’Afghanistan, Rosa Otounbaïeva, a fait observer une minute de silence à quelque 250 personnes.

Au-delà de ses propres collaborateurs tués, l’Unrwa a enregistré 66 morts et au moins 561 blessés parmi les déplacés ayant trouvé refuge dans les écoles ou centres de santé qu’elle gérait, dont 63 ont été endommagés depuis le début de la guerre.

L’agence a précisé accueillir actuellement près de 780 000 personnes dans plus de 150 installations situées dans la bande de Gaza. « Ces personnes sont venues chercher protection et sécurité dans ces abris, sous le drapeau des Nations unies », relève l’Unrwa. Un drapeau qui malheureusement ne suffit plus à protéger, déplorait Tom White il y a quelques jours.