(Washington) Les États-Unis ont annoncé mercredi l’inculpation d’une dizaine de personnes accusées d’avoir vendu des technologies américaines à la Russie, dont certaines se sont retrouvées utilisées sur le champ de bataille en Ukraine.

Ces poursuites, associées à de nouvelles sanctions économiques, résultent de « deux complots internationaux distincts destinés à violer les lois commerciales et les sanctions américaines », a déclaré le ministre de la Justice Merrick Garland dans un communiqué.

Dans le premier, cinq Russes et deux courtiers en pétrole vénézuéliens ont été inculpés pour avoir acheté aux États-Unis des composants électroniques destinés à équiper des avions, des radars ou des missiles, et de les avoir revendus à des entreprises d’armement russes.  

Certains de ces composants, qui ont transité via un système financier opaque, « ont été retrouvés dans des plateformes d’armes russes saisies sur le camp de bataille ukrainien », selon Merrick Garland.

Ce réseau, dont deux membres ont été arrêtés en Allemagne et en Italie, est soupçonné d’avoir utilisé la même société-écran pour transférer des centaines de millions de barils de pétrole vénézuélien en Russie et en Chine.

Le Trésor a adopté des sanctions contre un des responsables de ce réseau, le Russe Iouri Orekhov, et deux de ses entreprises basées en Allemagne et à Dubaï. « Ils ont indirectement contribué à la guerre injustifiée du Kremlin contre l’Ukraine », a expliqué le secrétaire d’État Antony Blinken dans un communiqué.  

Dans le second dossier, trois personnes ont été arrêtées en Lettonie et une en Estonie pour avoir tenté d’exporter en Russie une machine de meulage sophistiquée, susceptible d’être détournée à des fins nucléaires.

Inculpés pour fraude et blanchiment d’argent, ils font face à des demandes d’extradition de la part des États-Unis.

Le numéro deux du Trésor, Wally Adeyemo, avait organisé vendredi à Washington une réunion sur les sanctions contre la Russie qui avait réuni, États-Unis compris, des responsables de 33 pays. Il a estimé mercredi que ces nouvelles affaires illustraient « le désespoir de la Russie » qui peine de plus en plus, selon lui, à se procurer les technologies nécessaires à son effort de guerre.