(Londres) L’envoyé spécial américain sur le climat, John Kerry, a appelé mardi la Chine à faire preuve de « leadership » face à la crise climatique et à coopérer avec les États-Unis, malgré les divergences, faute de quoi il sera « impossible » d’atteindre les objectifs en termes de réchauffement.

« Il n’y a simplement pas moyen, mathématiquement ou idéologiquement, de résoudre la crise climatique sans la totale coopération et le leadership d’un pays » qui est aujourd’hui le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, a déclaré John Kerry en référence à la Chine, lors d’un discours à Londres.  

« La Chine peut absolument aider le monde à réussir à faire en sorte que les émissions de gaz à effet de serre atteignent un pic puis baissent durant cette décennie critique de 2020 à 2030 », a ajouté l’ancien candidat à la présidentielle américaine.  

Ce n’est pas un mystère que la Chine et les États-Unis ont de nombreuses divergences. La coopération climatique est la seule manière d’échapper au pacte suicidaire mutuel actuel du monde.

John Kerry, envoyé spécial américain sur le climat.

Soulignant qu’il restait très peu de temps pour agir, Kerry a estimé que « sans réduction suffisante de la part de la Chine », il serait « fondamentalement impossible » d’atteindre l’objectif commun de limiter le réchauffement à 1,5 degré. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable.  

La Chine investit dans le charbon

Selon le plan quinquennal présenté en mars par Pékin, les émissions chinoises de gaz carbonique doivent commencer à baisser à partir de 2030. Mais ce document ne précise guère comment les autorités comptent y parvenir et le premier pollueur mondial prévoit d’accroître ses investissements dans les centrales à charbon, ce que M. Kerry a jugé mardi « troublant ».

Le Royaume-Uni accueillera en novembre, à Glasgow (Écosse) la grande conférence de l’ONU sur le climat (COP26), un « moment décisif » pour que le monde « contrôle le changement climatique », a souligné John Kerry, soulignant que « dans un peu plus de 100 jours, nous pouvons sauver les 100 prochaines années ».  

Il a appelé à un effort collectif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 45 % d’ici à 2030, avec pour objectif la neutralité carbone en 2050.