(Ottawa) Le Canada saura vraisemblablement en juin s’il a remporté son pari de reconquérir un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, qu’il dispute à la Norvège et à l’Irlande.

La pandémie de la COVID-19 avait semé un doute quant à la date du scrutin, qui sera le point d’orgue d’une longue campagne que le gouvernement de Justin Trudeau a lancée quelques mois après son arrivée au pouvoir à Ottawa.

Le président de l’Assemblée générale de l’ONU, le Nigérian Tijjani Muhammad-Bande, a informé les 193 États membres que le vote se tiendrait en personne, à New York, dans un lieu qui reste à déterminer pour s’assurer du respect des directives sanitaires en matière de distanciation sociale.

Le président enverra une lettre aux représentants de toutes les nations au moins 10 jours ouvrables avant le premier tour du scrutin secret. Le vote pourrait ainsi avoir lieu le 17 juin prochain, comme prévu, mais il pourrait aussi se tenir avant ou après, selon la procédure dévoilée vendredi soir.

Le gouvernement canadien met les bouchées doubles depuis un bon moment pour gagner cette chaise au sein de l’organe le plus puissant des Nations unies. Jeudi, le premier ministre a coprésidé une rencontre réunissant une cinquantaine de chefs d’État pour discuter de l’après-COVID.

Le lendemain, il a échangé avec les représentants permanents du Groupe des États d’Afrique de l’ONU au sujet de la candidature du Canada. Il a « réitéré l’engagement du Canada à agir de manière productive et collaborative » à titre de membre du Conseil. Des 193 États membres de l’ONU, 54 sont en Afrique.

La lutte pour ce mandat de deux ans (2021-2022) promet s’être chaude, selon l’ambassadeur du Canada aux Nations unies, Marc-André Blanchard. Le Canada « a de bonnes chances de gagner », disait-il à La Presse récemment, mais « la compétition va être serrée jusqu’à la fin, et on ne le saura que le jour même ».

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L’ambassadeur du Canada aux Nations Unies, Marc-André Blanchard

Pour l’emporter au premier tour de la compétition onusienne, le Canada doit recueillir au moins les deux tiers des votes des 193 États membres, soit 129 votes si tous y participent. S’il n’y parvient pas, il y aura d’autres tours. Normalement, cela se fait le même jour, mais avec la pandémie, le processus pourrait potentiellement s’échelonner sur quelques jours de plus.