John McCain a tenté de s'imposer dès le début du deuxième débat présidentiel en présentant un «nouveau programme» qui était de nature à plaire à des millions d'Américains. Un fois élu à la Maison-Blanche, il a promis de racheter les prêts immobiliers que les ménages ne parviennent plus à rembourser. De dire le sénateur républicain :



«C'est ma proposition, pas la proposition de M. Obama. Ce n'est pas la proposition de (George W.) Bush.»

Le camp Obama a fait savoir par la suite aux journalistes que le rachat des prêts immobiliers est un scénario qui était déjà prévu dans le plan de sauvetage du secteur financier approuvé par les deux candidats présidentiels. Quoi qu'il en soit, le sénateur McCain n'a pas insisté sur sa proposition et n'a pas réussi à s'imposer dans ce deuxième débat présidentiel, que Barack Obama a gagné aux points.

La première heure du débat a porté sur les questions domestiques. Que ce soit sur l'économie, l'énergie et la santé, Barack Obama a offert les réponses les plus claires et les plus concrètes. Son rival, en revanche, a consacré une partie importante de ses réponses à critiquer les programmes de Barack Obama. Celui-ci a su répondre avec une certaine efficacité aux attaques de son adversaire, qui l'a notamment accusé de vouloir augmenter les impôts.

John McCain a regardé son adversaire à quelques reprises mais n'a pu cacher son mépris à son égard. À un moment donné, comme on peut voir dans la vidéo ci-dessous, il a pointé Barack Obama du doigt et dit : «Vous savez qui a voté pour (ce projet de loi)? (...) Celui-là.»

Dans la dernière demi-heure, les questions ont porté sur les affaires étrangères, ramenant les deux candidats sur un terrain qu'ils avaient déjà exploré lors du premier débat. Ainsi, quand John McCain a reproché à son rival de télégraphier sa politique vis-à-vis du Pakistan en disant qu'il était prêt à ordonner des opérations militaires dans ce pays pour tuer ou capturer Oussama ben Laden, Barack Obama a répondu qu'il n'avait pas de leçon à recevoir d'un candidat à la Maison-Blanche qui chante Bomb, bomb, bomb, bomb Iran, qui a promis de d'anéantir la Corée du Nord et qui a parlé de faire la guerre à Bagdad au début de l'intervention en Afghanistan.

Le format de l'assemblée publique devait favoriser John McCain. Mais celui-ci a paru ses 72 ans aux côtés d'un Barack Obama beaucoup plus fluide dans ses mouvements. Le candidat républicain a cependant fini sur une note forte en rappelant son amour et sa dévotion pour son pays. C'était cependant trop peu trop tard.

P.S. : Les sondages réalisé après le débat donnent une victoire décisive à Barack Obama.

(Photo Reuters)