Dans une entrevue diffusée plus tôt cette semaine sur la chaîne ABC, Dick Cheney a avoué avoir personnellement approuvé le recours à la torture, dont la simulation de noyade, contre certains détenus de la guerre contre le terrorisme de l'administration Bush, y compris Khalid Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001. Cet aveu fait suite à la publication du résumé d'un rapport de la commission des forces armées du Sénat mettant en cause de hauts responsables de l'administration républicaine dans les abus perpétrés contre des détenus de la base américaine de Guantanamo Bay (Cuba) à la prison irakienne d'Abou Ghraib. Je cite des extraits du document :

«Les mauvais traitements (...) ne peuvent pas être simplement attribués à quel ques brebis galeuses», affirme le rapport, selon lequel tout a commencé lorsque le président Bush a décidé, le 7 février 2002, que les conventions de Genève ne s'appliquaient pas aux détenus talibans et d'Al-Qaeda. «À la suite de cette détermination du président, des techniques telles que la simulation de noyade, la nudité, les positions douloureuses (...) ont été autorisées pour interroger des détenus.»

Selon ce long éditorial publié aujourd'hui dans le New York Times, le rapport du Sénat pourrait permettre la poursuite pour crimes de guerre de l'ex-sécrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, de son conseiller juridique William Hayes, de l'ex-conseiller juridique de la Maison-Blanche Alberto Gonzales et de David Addington, ex-directeur de cabinet du vice-président.

D'aucuns ajouteront à ces noms ceux de George W. Bush et Dick Cheney. Mais le vice-président ne croit évidemment pas mériter un tel sort. Dans une entrevue publiée aujourd'hui dans le Wasgington Times, il a défendu la moralité de la torture. Je cite une de ses déclarations :

«Je pense qu'il aurait été immoral et contraire à l'éthique de ne pas faire tout ce qui était en notre pouvoir pour protéger la nation contre de nouvelles attaques comme celles qui sont survenues le 11 septembre.»