Tout indique que Brian Ross, journaliste d'enquête de la chaîne ABC, s'est gouré en affirmant dans un reportage que Nidal Malik Hasan, l'unique suspect de la tuerie de Fort Hood, avait tenté de contacter des individus associés à Al-Qaeda il y a plusieurs mois. Ross admet lui-même aujourd'hui que ses sources n'avaient mentionné qu'un individu pouvant être associé de près ou de loin avec le réseau terroriste : Anouar al-Awlaki (photo), l'imam radical d'une mosquée de Virginie fréquentée brièvement par Hasan et trois des kamikazes du 11 septembre 2001.

Or le New York Times et le Washington Post ont révélé aujourd'hui (ici et ici) que le FBI avait conclu que les courriels entre Hasan et Awlaki ne contenaient aucune menace de violence. Selon la police fédérale, ces courriels s'inscrivaient en fait dans le cadre d'une recherche effectuée par le psychiatre militaire.

Ce n'est pas la première fois que Ross se fait berner par ses sources. Il avait notamment rapporté comme un fait avéré l'allégation de l'ex-agent de la CIA John Kiriakou selon laquelle le suspect de terrorisme Abou Zoubaydah avait été soumis à la simulation de noyade à une seule reprise, pour une durée de 30, 35 secondes. On a su plus tard que ce membre d'Al-Qaeda avait été soumis 83 fois en août 2002 à cette forme de torture.

(Photo AP)