L'arrestation jeudi de cinq jeunes Américains au Pakistan oblige les États-Unis à faire face à une réalité inquiétante : la communauté musulmane de ce pays n'est pas plus à l'abri du djihadisme que ne l'est celle de l'Europe. Les cinq étudiants, élevés dans une banlieue paisible de Washington, étaient soupçonnés de planifier des attentats. Le Washington Post et le New York Times publient aujourd'hui des articles (ici et ici) sur ce phénomène.

L'arrestation des cinq étudiants fait suite à celles de Najibullah Zazi, un Afghan d'origine vivant à Denver accusé de s'être rendu au Pakistan pour y recevoir une formation dans la fabrication d'explosifs avec l'intention de commettre un acte terroriste aux États-Unis, de David Coleman Headley, un Pakisto-Américain vivant à Chicago accusé d'avoir joué un rôle dans les attentats de Mumbai, en Inde, et de planifier une attaque au Danemark, de Bryant Neal Vinas, un converti à l'islam de Long Island qui a participé à une attaque à la roquette contre des soldats américains en Afghanistan et qui a mis à profit sa connaissance des trains de banlieue de New York pour conseiller Al-Qaeda sur des cibles potentielles, d'Américains d'origine somalienne vivant au Minnesota, qui se sont rendus en Somalie pour se joindre à un mouvement islamiste radical, sans compter l'arrestation de suspects de terrorisme en Caroline du Nord, en Illinois et au Texas qui sont accusés d'avoir comploté avec des informateurs du FBI.

Il faut ajouter à ces cas celui du major Nidal Malik Hassan, le psychiatre militaire accusé du massacre de Fort Hood au Texas. Je cite dans le texte l'opinion d'un expert sur ce nouveau phénomène aux États-Unis :

"The longer we've been in Iraq and Afghanistan, the more some susceptible young men are coming to believe that it's their duty to take up arms to defend their fellow Muslims."

(Photo Reuters)