Avril 2009. Le ministère américain de la Sécurité intérieure met en garde contre un possible regain des activités de l'extrême droite aux États-Unis. Mars 2010. Le Southern Poverty Law Center fait état, dans son étude annuelle, d'une «explosion» des groupes extrémistes et paramilitaires d'extrême droite, soulignant en particulier le rôle d'un ex-shérif de l'Arizona, Richard Mack (photo), dans ce mouvement qui carbure aux théories du complot et à l'hostilité envers le gouvernement fédéral. Je suis allé voir ce populaire militant extrémiste à l'oeuvre cette semaine en Ohio. Voici le début de mon article principal sur le sujet :

Richard Mack, un ex-shérif de l'Arizona, a le sens du spectacle. Vêtu d'un complet-cravate de bonne coupe, cet homme au physique imposant et à la chevelure de jais arpente la scène en modulant sa voix pour obtenir le meilleur effet possible auprès de son auditoire.

«Je vais vous dire quelque chose, déclare-t-il sur le ton de la confidence. J'espère que cela ne choquera personne et que personne ne partira. Je l'ai dit sur mon site web et je l'ai écrit dans mon livre: les terroristes ne représentent pas la plus grande menace à laquelle nous faisons face. La plus grande menace à laquelle nous faisons face est le gouvernement fédéral», ajoute-t-il en haussant la voix.

Loin de s'offusquer d'un tel message, les spectateurs applaudissent chaleureusement le conférencier, dont l'opuscule de 50 pages, intitulé The County Sheriff: America's Last Hope (Le shérif de comté, dernier espoir de l'Amérique), est un appel à peine voilé à la sédition. Parmi l'auditoire composé uniquement de Blancs se trouvent des hommes qui servent ou ont servi dans l'armée ou les forces de l'ordre, dont le shérif du comté.

(Photo The New York Times)