À quelques jours de la visite de Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche, le quotidien israélien Maariv publiait hier à la une cette déclaration aussi lapidaire que triomphaliste : «J'ai gagné». Selon le journal, cette citation attribuée au premier ministre d'Israël traduit sa satisfaction d'avoir eu le dessus sur Barack Obama dans son bras de fer avec ce dernier.

Le reportage inclut une analyse du journaliste Eli Bardenstein qui véhicule un cliché antisémite sur le pouvoir des juifs  d'infléchir la politique étrangère des États-Unis grâce à leur argent. Je cite le passage traduit par le site planetenonviolence.org :

L'invitation formelle reçue hier par Netanyahou pour rencontrer le président Obama la semaine prochaine pourrait attester d'un changement radical de la Maison-Blanche à son égard. Des sources politiques en Israël ont décrit la rencontre prévue comme «le pic d'une campagne menée pour Israël et les Juifs par l'administration Obama depuis un certain nombre de semaines». D'après ces sources, cette rencontre vise à mettre fin à une grave crise commencée il y a deux mois entre l'administration Obama et Netanyahou concernant le conflit israélo-palestinien et particulièrement sur la construction continuant à Jérusalem-Est, et pour réparer l'impression trompeuse selon laquelle Israël «n'était plus un allié absolu des US». (...)

Une autre raison de la volonté de l'administration de mettre fin à la crise est la crainte d'un échec lors des élections en novembre prochain au Congrès. «Les caisses du Parti démocrate sont vides. De nombreux démocrates (de la Chambre) et du Sénat se sont plaints que si le bizutage d'Israël devait continuer, ils ne pourraient pas obtenir de dons de Juifs et pourraient perdre les élections», selon ce qu'a dit une source à Washington. (...)

Ceci dit, des sources à Washington notent que Netanyahou se méfie de la rencontre avec Obama et craint de tomber dans un piège une nouvelle fois. Il sait que mis à part le sourire, derrière les portes closes il devra répondre à des questions difficiles comme «comment envisagez-vous la fin de négociations avec les Palestiniens».

Deux précisions : 1) le premier ministre israélien a nié la déclaration triomphaliste que lui prête Maariv; 2) le Parti démocrate a amassé près de 4 millions de dollars de plus que le Parti républicain en avril, une donnée qui pourrait laisser croire que ses finances ne sont pas si mal en point.