Non seulement l'ex-gouverneur d'Illinois Rod Blagojevich ne témoignera pas à son procès pour corruption, mais ses avocats n'appelleront pas un seul témoin à la barre, désappointant plusieurs journalistes et spectateurs qui s'attendaient à y voir défiler des membres de l'administration Obama et de l'establishment démocrate, dont le chef de cabinet de la Maison-Blanche Rahm Emanuel et le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid. Blagojevich est notamment accusé d'avoir voulu monnayer le siège de sénateur de Barack Obama.

Devant les journalistes, Blagojevich a expliqué sa décision de ne pas témoigner en affirmant que les avocats de la poursuite avaient eux-mêmes prouvé son innocence en présentant leurs preuves. Je cite celui qui a choisi le silence après avoir clamé son innocence dans un livre et une multitude d'entrevues télévisées :

«Il n'y avait rien à ajouter. Dans les enregistrements que le gouvernement a fait entendre, ils ont prouvé ce que je dis depuis le début, à savoir que je n'ai rien fait d'illégal.»

Il ne faut évidemment pas croire Blagojevich sur parole. Selon cet article du Chicago Tribune, ses avocats auraient craint que le témoignage de l'ex-gouverneur ne lui nuise davantage qu'il ne l'aide. Les avocats de la poursuite étaient notamment prêts à appeler à la barre plusieurs personnalités gênantes pour mettre en doute le témoignage de Blago, dont le promoteur immobilier et bâilleur de fonds Tony Rezko, qui a lui-même été condamné pour corruption.

(Photo AP)