Après avoir été traité de communiste ou de socialiste, voilà que Barack Obama est accusé de «radicalisme de droite» à la suite de la présentation de son budget, qui prévoit réduire le déficit fédéral de 1 100 milliards de dollars sur dix ans, notamment en coupant ou en éliminant quelque 200 programmes chers aux démocrates. L'accusation a été formulée par le Progressive Change Campaign Committee, un organisation progressiste qui revendique 700 000 membres.

Le radicalisme des uns est cependant la timidité des autres. Comme plusieurs analystes et commentateurs l'ont souligné, le président démocrate n'a pas osé s'attaquer dans son budget aux problèmes à long terme qui alimentent les déficits budgétaires et risquent d'asphyxier le gouvernement et l'économie US, à savoir les programmes d'assurance santé Medicare et Medicaid ainsi que les pensions (Social Security). Il a ainsi complètement ignoré les propositions de la commission qu'il avait mandatée l'an dernier pour le conseiller sur la réduction du déficit. Celle-ci avait présenté en décembre un plan d'économies de 4 000 milliards de dollars d'ici 2020 préconisant notamment un contrôle des coûts de la santé et des réductions drastiques des dépenses, notamment militaires.

Il faut dire que les républicains de la Chambre des représentants ne semblent pas plus intéressés que le président à toucher à ces programmes, comme on peut le lire ici. Le budget qu'ils présenteront en mars devrait réduire le déficit en mettant l'accent sur des coupes encore plus profondes dans les dépenses dites discrétionnaires touchant notamment à l'éducation, à l'environnement et à la sécurité publique.

S'il faut se fier à ce compte-rendu du New York Times sur le budget d'Obama, le président «est heureux de perdre la compétition pour déterminer qui coupera le plus». Dans un autre article, le Times souligne que la gauche démocrate n'a d'ailleurs pas été trop critique à l'égard du budget du président, sachant que les coupes des républicains seront encore plus drastiques. L'organisation progressiste dont il est question au début de ce billet fait évidemment partie des exceptions.

Rappelons que le budget fédéral devra faire l'objet d'une entente entre les deux chambres du Congrès. Le président tiendra à 11h une conférence de presse qui devrait être dominée par ce sujet.

(Photo AP)