En affirmant en août dernier que la Syrie franchirait une «ligne rouge» si elle utilisait ou déplaçait de grandes quantités d'armes chimiques, Barack Obama a utilisé une expression qui a surpris ses propres conseillers, selon cet article publié aujourd'hui à la Une du New York Times.

Même si la quantité d'armes chimiques utilisées en Syrie est modeste, le président américain est piégé aujourd'hui par cette expression évocatrice - ligne rouge - qui met sa crédibilité en jeu et le place devant des choix plus ou moins mauvais.

À l'origine, Obama et ses conseillers avaient convenu de lancer un avertissement à Bachar al-Assad par le biais de la Russie et de l'Iran. Or, lorsque le chef d'État américain a livré la version publique de cet avertissement en réponse à une question d'un journaliste, il a utilisé des mots qui le hantent aujourd'hui.

Obama a indiqué vendredi qu'il n'envisageait pas d'envoyer des troupes terrestres en Syrie. Il pourrait cependant donner son aval à l'armement direct des rebelles, une éventualité qu'il a toujours cherché à repousser. Ou il pourrait donner le feu vert à des frappes aériennes contre les défenses aériennes, les avions et les systèmes de lancement de missiles syriens.

En attendant, le président Obama a réagi hier au raid aérien israélien visant des armements syriens en affirmant que l'État juif avait le droit de se protéger d'un transfert d'armes au Hezbollah.

Plus de 70 000 Syriens ont perdu la vie dans une guerre civile qui pourrait mener à une intervention militaire américaine. Un tel scénario constituerait un «désastre à grande échelle pour les États-Unis», selon Zbigniew Brzezinski, ex-conseiller de Jimmy Carter pour la sécurité nationale.

Il faut évidemment noter que les États-Unis n'ont pas encore confirmé que les armes chimiques avaient été utilisées par les forces du gouvernement syrien.