«Dans toutes mes années de travail au Moyen-Orient, je n'ai jamais vu une telle distance entre les déclarations et les faits.» Peter Harling, chercheur à l'International Crisis Group, a fait cette remarque au New York Times en parlant de l'écart entre les énoncées politiques de l'administration Obama au sujet du Yémen, de l'Irak et de la Syrie, et la réalité.

Dans chacun de ces pays, comme le souligne le Times dans cet article, Washington continue à préconiser une politique qui suppose que ses partenaires locaux - les rebelles modérés en Syrie, le gouvernement dominé par les chiites à Bagdad et le gouvernement Hadi au Yémen - parviendront à reconstruire un État fonctionnel. Tu parles!

Mais l'aspect surréel de la politique américaine au Moyen-Orient ne s'arrête pas là. Qu'on songe au fait que Barack Obama a donné le feu vert cette semaine à des frappes contre Tikrit, ville irakienne, dans l'espoir d'y évincer les combattants du groupe État islamique que les milices chiites supportées par l'Iran n'ont pu déloger, tout en appuyant au Yémen l'intervention militaire de l'Arabie saoudite contre les insurgés houthis soutenus par l'Iran.

Tout ça pendant que les États-Unis et leurs alliés tentent de négocier un accord avec l'Iran sur son programme nucléaire. Confus? Vous n'êtes pas seuls.