John McCain avait fait face à une situation semblable lors de la campagne présidentielle de 2008. Une électrice, en s'adressant à lui lors d'une rencontre publique au Minnesota, avait avoué sa peur à la perspective de l'élection de son rival démocrate, Barack Obama, dont elle avait entendu dire qu'il était «un Arabe».

S'emparant du micro dans lequel la femme parlait, le sénateur d'Arizona l'avait interrompue en assurant que «le sénateur Obama est une personne décente et une personne dont vous n'avez pas à avoir peur en tant que président des États-Unis».

Hier soir, au New Hampshire, Donald Trump, en tête des plus récents sondages parmi les candidats républicains à la présidence, a laissé passer l'occasion de corriger un électeur qui, tout en dénigrant les musulmans, s'est mépris devant lui sur la religion et les origines du président Obama (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

«Nous avons un problème dans ce pays. Il s'agit des musulmans», a déclaré l'électeur au tout début d'une période de questions. «Nous savons que notre président actuel en est un. Vous savez qu'il n'est même pas un Américain.»

Ricanant, Trump a alors dit : «Nous avons besoin de cette question. C'est la première question.»

«Nous avons des camps d'entraînement où ils veulent nous tuer, a enchaîné l'électeur. C'est ma question : quand pouvons-nous nous en débarrasser?»

Sans se formaliser le moindrement de ce qu'il venait d'entendre, Trump a répondu : «Nous allons explorer plusieurs choses différentes. Vous savez, plusieurs personnes disent cela et plusieurs personnes disent que des choses mauvaises se produisent. Nous allons examiner ça et plusieurs autres choses encore.»

Sur Twitter, Hillary Clinton a aussitôt reproché à Trump de ne pas avoir «dénoncé les fausses déclarations sur le président et la rhétorique haineuse sur les musulmans». La présidente du Comité national du Parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, en a rajouté en affirmant que «le racisme de Trump n'a pas de limites».

Le milliardaire, il faut le rappeler, a joué le rôle de «birther» en chef en 2012 en mettant en doute l'authenticité de l'acte de naissance d'Obama.

Ma question est la suivante : la question de l'électeur auquel Trump a fait appel d'entrée était-elle «plantée»?