David Vitter n'avait pas une feuille de route immaculée, c'est le moins qu'on puisse dire. Accusé en 2007 d'avoir fréquenté des prostituées à Washington, il avait reconnu «un péché très grave» lors d'une conférence de presse mémorable. Mais, fort du pardon de sa femme et des électeurs, il avait été réélu à son poste de sénateur en 2010.

Et le républicain de 54 ans était le grand favori pour remporter l'élection au poste de gouverneur de son État, un des plus conservateurs des États-Unis. Mais les scandales ont fini par le rattraper. À la surprise générale, il a été défait hier par le démocrate John Bel Edwards, qui a remporté 56% des voix.

Au cours d'une campagne rocambolesque, Vitter n'a pas seulement été accusé d'avoir fréquenté pendant une année une ancienne prostituée mais également d'avoir embauché un détective privé pour enquêter sur le détective privé responsable de l'identification de sa maîtresse présumée. Celle-ci a raconté son histoire à un blogueur qui a diffusé une vidéo de son entrevue avec elle. Une histoire digne de la Louisiane.

Il faut dire aussi que Vitter a pâti de l'impopularité du gouverneur sortant Bobby Jindal et de la rancune de certains républicains de la Louisiane concernant certains dossiers sur lesquels on ne s'étendra pas.

Âgé de 49 ans, Edwards est un Blue Dog traditionnel, un démocrate conservateur qui a mis l'accent sur son expérience militaire - diplômé de West Point, il a servi pendant huit ans dans l'armée - et sa foi catholique. Il a également promis d'étendre le programme d'assurance-maladie Medicaid à 250 000 Louisianais de plus, comme le permettait loi sur la santé de Barack Obama.

«Je serai toujours honnête. Je ne vous ferai jamais honte. Je me lèverai tous les matins pour me battre pour me battre pour les gens de la Louisiane», a déclaré le représentant d'État lors de son discours de victoire.

De son côté, Vitter a annoncé qu'il ne solliciterait pas un troisième mandat de sénateur en novembre prochain.