En 2008, Joe Biden s'était moqué de Rudy Giuliani en résumant ainsi les trois choses que l'ancien maire de New York mentionnait dans chaque phrase : «Un nom, un verbe et le 11/9.» Huit ans plus tard, on pourrait recycler la blague de l'ancien candidat présidentiel en le modifiant un tantinet pour l'appliquer à Bernie Sanders : «Un nom, un verbe et Wall Street.»

Le sénateur du Vermont a de nouveau frappé sur son clou préféré hier lors du débat démocrate tenu à Flint, ville du Michigan touchée par un scandale sanitaire après la contamination de l'eau suite des coupes budgétaires. J'ai notamment retenu sa réponse sarcastique au modérateur de CNN Anderson Cooper, qui lui demandait si sa proposition d'une intervention accrue du gouvernement pour régler les problèmes de Flint causés par le gouvernement ne devrait pas inquiéter les citoyens de cette ville (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«C'est un bon point, Anderson. Écoutez, je suppose qu'ils peuvent faire confiance aux sociétés qui ont détruit Flint en raison d'une politique de libre-échange désastreuse qui a permis la fermeture des usines de Flint et leur délocalisation en Chine et au Mexique. Nous pourrions leur faire confiance, j'en suis sûr. Ou peut-être, Anderson, devrions-nous laisser Wall Street gérer la ville de Flint parce que nous savons que leur honnêteté et leur intégrité ont tant fait pour le peuple américain.»

À deux jours d'une primaire cruciale pour lui, celle du Michigan, Sanders est également revenu sur la question des accords de libre-échange et de l'appui de Wall Street pour attaquer Hillary Clinton. Il l'a fait sur un ton plus agressif qu'auparavant, montant le ton lorsque sa rivale a tenté de l'interrompre. «Excusez-moi, je parle», a-t-il réagi sur un ton bourru.

Sanders a trébuché en utilisant un mot dépassé pour parler de l'endroit où vivent les Noirs - «ghetto» - et en laissant entendre que les Blancs ne connaissaient pas la pauvreté. «Quand vous êtes Blanc, vous ne savez pas ce que c'est de vivre dans un ghetto. Vous ne savez pas ce que c'est d'être pauvre», a-t-il dit.

L'ancienne secrétaire d'État a répliqué aux attaques de Sanders sur Wall Street et les accords de libre-échange en rappelant que son rival avait voté contre le plan de sauvetage de l'industrie automobile. «Si tout le monde avait voté comme lui, je crois que l'industrie automobile se serait affaissée, emportant quatre millions d'emplois avec elle», a-t-elle dit.

Elle a également placé son adversaire sur la défensive en revenant sur son refus d'adopter une loi retirant aux fabricants d'armes à feu leur immunité contre des poursuites.

Les sondages la donnent favorite pour remporter le Michigan.