Au début des années 1990, Donald Trump a survécu à la faillite de ses casinos d'Atlantic City en forçant ses bailleurs de fonds à oublier les dettes totalisant plusieurs centaines de millions de dollars qu'il leur devait.

Mais le magnat de l'immobilier ne s'est pas arrêté là. Il a également décidé de ne pas déclarer au fisc les dettes annulées comme revenus imposables, comme il se devait de le faire, mais plutôt comme pertes. Ce faisant, il a réussi à éviter de verser des dizaines de millions de dollars en impôts fédéraux, selon des documents obtenus et analysés par le New York Times, qui a publié hier soir un article à ce sujet sur son site internet.

Les avocats de Trump ont tenté de le dissuader de recourir à ce stratagème d'une légalité douteuse, faisant valoir qu'il aurait des ennuis avec le fisc si ses déclarations de revenus faisaient l'objet d'un audit. Peine perdue.

Fait à noter : lors d'un rassemblement électoral le mois dernier, Trump a déclaré que sa rivale démocrate ne pouvait lui reprocher d'avoir utilisé des échappatoires fiscales pour éviter de payer des impôts fédéraux. «Pourquoi n'avez-vous pas tenté de changer ces lois afin que je ne puisse plus les utiliser?», a-t-il demandé en s'adressant à Clinton.

En fait, dans le cas qui nous intéresse, c'est ce que Clinton a fait en 2004 en votant en faveur d'une loi du Congrès interdisant en toutes lettres à un contribuable de déduire de ses revenus les pertes encourues par une autre personne.

À une semaine du scrutin présidentiel, Trump est en passe de devenir le premier candidat d'un parti majeur à ne pas publier ses feuilles d'impôts depuis 1976.