Le général H.R. McMaster a eu raison de Steve Bannon. Embauché par Donald Trump pour remplacer Michael Flynn au poste de conseiller à la sécurité nationale, le général retraité a réussi à écarter le principal stratège du président du Conseil de sécurité nationale où il était le premier conseiller politique à siéger de façon permanente.

McMaster est également parvenu à redonner leur place au sein du Conseil de sécurité nationale au chef d'état-major des armées et au directeur du Renseignement national, qui avaient perdu leurs sièges permanents à l'instigation de Bannon. Celui-ci s'était donné comme mission de diminuer la taille et l'importante du Conseil de sécurité nationale, où sont débattues les questions les plus importantes en matière de politique étrangère et de sécurité nationale.

Les changements ont été annoncés officiellement dans une directive signée par le président Trump. La Maison-Blanche a refusé de présenter le départ de Bannon du Conseil de sécurité nationale comme une rétrogradation. Mais plusieurs verront ce départ comme une victoire pour McMaster.

La présence d'un conseiller politique au sein du Conseil de sécurité nationale avait soulevé une vive controverse lorsqu'elle avait été annoncée en janvier dernier.

McMaster et Bannon se sont affrontés à au moins une reprise, plus précisément sur le rôle d'un allié du stratège au sein du Conseil de sécurité nationale. En remplaçant Flynn, le général retraité voulait congédier Ezra Cohen-Watnick, nommé à 30 ans au poste de directeur du Renseignement national au sein du Conseil. Il a été forcé par Bannon et Jared Kushner à le garder à ce poste.

Cohen-Watnick, faut-il le préciser, est l'un des responsables de la Maison-Blanche qui a permis à Devin Nunes, président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, de consulter secrètement des documents démontrant que des écoutes ciblant des ressortissants étrangers ont conduit à l'identification («démasquage») de proches de Trump qui étaient mentionnés lors des communications interceptées ou qui étaient les interlocuteurs des personnes espionnées.