Gazouillis de Donald Trump publié le 22 juin 2017 : «Pourquoi le Comité national du Parti démocrate a-t-il rejeté une offre de protection du [ministère de la Sécurité intérieure] contre les piratages (bien avant l'élection). Tout cela est un CANULAR démocrate.»

Gazouillis de Donald Trump publié le 23 juin 2017 en fin d'après-midi : «Dernière heure : l'administration Obama était au courant avant le 8 novembre de l'ingérence russe dans l'élection. Elle n'a rien fait. POURQUOI?»

Trump est revenu à la charge avec deux autres gazouillis sur le sujet cet après-midi.

Ainsi, en l'espace d'un peu plus de 24 heures, le président des États-Unis a faire un volte-face spectaculaire sur une question qui plombe sa présidence. À ses yeux, l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 n'est plus un «canular démocrate» mais la conséquence possible de l'inaction de son prédécesseur. S'agit maintenant de déterminer pourquoi celui-ci n'a rien fait pour stopper ce stratagème sournois!

Que s'est-il passé entre les gazouillis des 22 et 23 juin?. Il y a évidemment eu la publication de ce long et fascinant reportage du Washington Post révélant que Barack Obama avait été informé dès le mois d'août par la CIA que Vladimir Poutine avait ordonné des cyberattaques contre le Parti démocrate pour nuire à Hillary Clinton et aider Donald Trump à se faire élire.

Le Post explique les motifs qui ont poussé le 44e président à ne pas répliquer à ces cyberattaques pendant la campagne. Il n'a pas obtenu l'appui du chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, qui était prêt à l'accuser d'acte partisan s'il pointait du doigt les Russes. Il ne voulait pas apporter de l'eau au moulin de Donald Trump, qui aurait dénoncé son intervention comme une preuve additionnelle d'un système électoral truqué. Il pensait que Clinton allait l'emporter, malgré tout.

Des anciens conseillers d'Obama jugent néanmoins aujourd'hui que la réaction de ce dernier a été trop prudente ou timorée.

Cela étant, le gazouillis de Trump daté du 23 juin donne à penser qu'il ne remet pas en cause les conclusions du Post, selon lesquelles Poutine l'a aidé à se faire élire. Je suis prêt à mettre ma main au feu qu'il ne voulait que détourner l'attention du public vers sa cible favorite - Obama - et lui imputer la responsabilité de l'ingérence russe.

Ce n'est guère brillant comme stratégie, mais c'est l'explication la moins toxique pour le 45e président.