À en croire le Washington Post, Donald Trump a poussé un soupir de soulagement en apprenant de ses avocats que Robert Mueller ne le considérait pas comme un «suspect» dans l'enquête russe mais comme un «sujet».

Le terme «sujet» indique que le président continue à faire l'objet de l'enquête mais qu'il n'y a pas suffisamment de preuves pour engager des poursuites. Or, depuis la parution de l'exclusivité du Post, les experts juridiques répètent que la ligne peut être très mince entre un «sujet» et un «suspect». Autrement dit, celui qui n'est qu'un sujet d'une enquête un jour peut devenir un suspect le lendemain.

C'est d'ailleurs ce que John Dowd, principal avocat de Donald Trump dans l'affaire russe jusqu'à tout récemment, s'est évertué à répéter à Donald Trump avant de remettre sa démission. Dowd estimait que le président pourrait devenir un suspect s'il acceptait de participer à une interview avec Robert Mueller et ses enquêteurs. Sans accuser son client d'être un menteur invétéré, l'avocat avait évoqué la possibilité d'un parjure. Il avait même affirmé que Robert Mueller cherchait peut-être à l'appâter en disant qu'il n'était qu'un «sujet» de son enquête.

Le Post soutient que Donald Trump craint les répercussions politiques d'un refus à se soumettre à un tel interrogatoire. Après tout, il a répété sur tous les toits qu'il n'avait pas collaboré aux efforts russes pour influencer l'élection présidentielle ou commis tout autre crime avant ou après la campagne qui l'a mené à la Maison-Blanche.

Autre élément d'information important dévoilé par le Post : Robert Mueller a l'intention d'écrire des rapports sur les divers aspects de son enquête, à commencer par la question de savoir si Donald Trump a commis une entrave à la justice, notamment en limogeant James Comey et en menant une campagne de dénigrement pour inciter Jeff Sessions à démissionner.

Un rapport sur une collusion possible entre le camp Trump et les Russes devrait suivre. À noter que les médias américains ont révélé hier que Robert Mueller avait obtenu du ministère de la Justice l'an dernier l'autorisation d'enquêter sur la collusion présumée de Paul Manafort, ex-directeur de campagne de Donald Trump, avec les Russes.

Les rapports du procureur spécial seront remis au ministre de la Justice adjoint Rod Rosenstein. Celui-ci devra décider de les rendre publics ou non. Il reviendrait vraisemblablement au Congrès de déterminer si les conclusions du procureur spécial justifient une procédure de destitution. Robert Mueller n'aurait pas l'intention d'inculper le président lui-même, s'il concluait qu'il a violé la loi.