Lu dans une dépêche d'AFP hier soir :

«La Corée du Nord a pris une décision spectaculaire en annonçant samedi (heure locale) la fin des essais nucléaires et des tests de missiles intercontinentaux ainsi que la fermeture du site d'essais nucléaires, décision aussitôt saluée par Washington et Séoul, mais jugée insatisfaisante par Tokyo.»

À quelques jours d'un sommet entre les Corées et à l'approche d'un sommet éventuel entre Kim Jong-un et Donald Trump, il ne fait pas de doute que le dirigeant nord-coréen voulait faire donner l'impression de faire des concessions importantes aux États-Unis. Mission accomplie!

Mais, comme le souligne le New York Times dans cet article, la décision de Kim ne fait que cimenter le statu-quo. Car la Corée du Nord avait déjà cessé de tester ses armes. La satisfaction de Washington, exprimée sans retenue par le président, s'accompagne donc de méfiance, pour des raisons que le Times explique dans ce passage :

«La décision du dirigeant nord-coréen pourrait relever de la tactique, plaçant les États-Unis sur la défensive avant les pourparlers sur son arsenal nucléaire. En tendant une branche d'olivier (...), la Corée du Nord exerce une pression sur les États-Unis pour qu'ils acceptent une entente avant que M. Kim n'abandonne les armes nucléaires de la Corée du Nord.»

Kim pourrait aussi vouloir créer une division entre la Corée du Sud et les États-Unis. Quant aux Japonais, ils ont notamment déclaré hier que la suspension des essais nucléaires et des tests intercontinentaux en Corée du Nord était encore éloignée de l'objectif recherché, à savoir la dénucléarisation.

Quoi qu'il en soit, l'annonce de Kim maintient ouverte la possibilité d'une véritable percée diplomatique dans la péninsule coréenne. Et elle permet aujourd'hui à Donald Trump de se féliciter d'avoir contribué à changer la donne dans cette région du monde.

P.S. : Article intéressant sur l'effet des sanctions de la communauté internationale sur la Corée du Nord.