Le vice-président américain Joe Biden a entamé jeudi une tournée éclair dans l'UE pour assurer les Européens de la solidarité transatlantique et les mettre en garde contre «les nouvelles menaces» qui planent sur le vieux continent.

Après un tête-à-tête avec le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen, M. Biden devait s'adresser à 10H00 GMT (6h00 à Montréal0 aux députés européens avant de déjeuner avec le président de l'UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso. Mais il a livré l'essence de son message dans une tribune de presse.

«Nous devons consacrer plus d'attention et de ressources pour la dissuasion et la lutte contre les menaces à la sécurité en Europe qui viennent de l'extérieur de l'Europe», a écrit M. Biden dans ce texte publié jeudi par l'International Herald Tribune.

«La menace de guerre entre les grandes puissances qui ont hanté l'Europe pendant des siècles a reculé même si demeurent des points chauds régionaux», se félicite-t-il.

Mais, «aujourd'hui, le continent fait face à des menaces nouvelles et pernicieuses». Parmi elles, le vice-président cite la prolifération d'armes de destruction massive par des «régimes voyous ayant accès à la technologie des missiles» et «la constante menace d'une attaque terroriste».

«Aucune nation n'est à l'abri en Europe face à de telles menaces», a-t-il mis en garde, dans un appel du pied aux pays européens à ne pas baisser la garde.

M. Biden les a appelés à soutenir le combat contre «le terrorisme mondial» notamment en combattant les talibans en Afghanistan, alors que de nombreux pays traînent des pieds pour envoyer des renforts militaires sur place.

Le numéro deux de l'administration américaine a également souhaité que l'OTAN et l'OSCE «s'adaptent aux défis d'une nouvelle ère».

«Nous devons travailler ensemble pour élargir nos engagements de transparence réciproque sur toutes nos forces militaires y compris les forces conventionnelles et nucléaires, et les autres installations militaires en Europe, y compris la défense antimissile. Notre espoir est de le faire avec la Russie».

Il a rappelé que Washington allait présenter des propositions pour «améliorer la transparence militaire», notamment grâce à l'échange de données militaires et de visites sur des sites.

«Cette semaine, les États-Unis ont publié des informations sur la taille de leur stock d'armes nucléaires. Nous pensons qu'il est dans notre intérêt de sécurité nationale d'être aussi transparents que possible sur le programme nucléaire des États-Unis. Nous appelons les autres États à faire de même».

Les députés européens attendent pour leur part d'éventuelles propositions de M. Biden concernant le controversé programme Swift d'utilisation par les États-Unis des données bancaires européennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Tout accord devra obtenir l'aval du Parlement européen, qui a rejeté en février un premier projet négocié par les États membres, en jugeant que les données personnelles des citoyens n'étaient pas suffisamment protégées.

Le projet d'accord doit permettre au Trésor américain d'accéder aux données bancaires de la société Swift, dont le siège est en Belgique, qui gère les informations - titulaires et numéros de compte, origine et destination des virements - de 8 000 institutions et banques dans plus de 200 pays.

Les élus européens ont notamment dénoncé le caractère disproportionné de l'assistance fournie par l'UE aux États-Unis. Ils jugent aussi que les données des citoyens ne sont pas assez protégées.