L'armée américaine a secrètement transféré plus de 200 combattants étrangers capturés en Irak vers l'Arabie Saoudite, l'Egypte et d'autres pays, pour leur confier la détention et les interrogatoires de ces prisonniers, affirme le New York Times publié jeudi.

Au total, quelque 214 détenus en Irak et au moins deux en Afghanistan ont été transférés vers leur pays d'origine au cours des quatre dernières années, selon le quotidien qui cite des responsables militaires américains s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Un porte-parole du Pentagone a confirmé l'existence de transfèrements de prisonniers, tout en refusant de confirmer les détails des opérations décrites dans le New York Times.

Ces informations sont «en ligne avec les efforts engagés par le gouvernement américain pour encourager d'autres pays à partager le fardeau d'empêcher ces dangereux individus d'agir», a commenté Bryan Whitman, en précisant que le Pentagone collaborait à cet égard avec «un certain nombre de pays partenaires dans la guerre contre le terrorisme».

«Les États-Unis disent depuis longtemps ne pas vouloir être le gardien de prison du monde entier», a-t-il souligné, en rappelant que le Pentagone annonçait régulièrement des transfèrements de détenus de la prison américaine de Guantanamo vers leur pays d'origine.

La prison américaine de Guantanamo Bay, à Cuba, et les prisons secrètes de la CIA à l'étranger font l'objet de vives critiques de la part d'organisations de défense des droits de l'Homme.

Contrairement aux détenus capturés en Afghanistan par les forces américaines au cours des cinq années suivant les attentats du 11 septembre 2001, majoritairement envoyés à Guantanamo, les suspects faits prisonniers en Irak n'ont jamais été transférés dans des prisons hors du pays, et les États-Unis n'avaient jamais jusqu'ici fait état de leur rapatriement.

Selon les sources citées par le journal, les prisonniers ne sont rapatriés vers leur pays d'origine qu'après leur passage dans un centre de détention géré par les Américains, ce qui signifie que leur nom est répetorié par la Croix-Rouge.

D'après le quotidien, la connaissance de la langue maternelle des prisonniers et de leur culture rend les Saoudiens ou les Egyptiens plus aptes à mener les interrogatoires et à agir sur les réseaux de militants actifs dans leur propre pays.