Des unités irakiennes et américaines ont pris le relais à Kout, au sud de Bagdad, du contingent géorgien rentré d'urgence à Tbilissi pour faire face à une guerre contre la Russie, a indiqué samedi l'armée américaine dans un communiqué.

«Les forces irakiennes de sécurité travailleront en partenariat avec la 41e brigade (de l'armée américaine, ndlr) et occuperont les différents barrages et camps où la 1ère brigade géorgienne était déployée précédemment», a annoncé le commandement américain.

Les soldats géorgiens tenaient notamment un barrage important à une trentaine de km de Kout et assuraient des patrouilles dans la ville.

«Nous voulons nous entraîner et travailler avec l'armée américaine», a déclaré un sergent irakien cité par le communiqué de l'armée américaine.

L'essentiel des 2.000 soldats géorgiens présents en Irak depuis août 2003 est rentré précipitamment en Géorgie à partir du 10 août.

Les soldats géorgiens étaient déployés sur le camp Delta, à Kout (175 km au sud de Bagdad), capitale de la relativement paisible province de Wassit.

Ils sont rentrés en Géorgie, à bord d'avions militaires, pour aller prêter main forte aux troupes de Tbilissi engagées dans des combats avec l'armée russe dans la république séparatiste d'Ossétie du Sud.

Ils représentaient le troisième contingent en effectifs après ceux des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.

Interrogés, les Irakiens ne semblent pas regretter le départ des Géorgiens.

«Les forces géorgiennes n'avaient aucune expérience, ne savaient pas combattre. Ils ne suivent pas les ordres de l'armée et à cause de cela, leur responsabilité à Kout était de tenir les barrages, fouiller les voitures», estime Mohammed Khoudaïa, un ancien officier de l'armée de Saddam Hussein.

D'autres mettent en cause leur moralité.

Comme Amer Abid, un chauffeur de taxi de 30 ans. «Ils ont arrêté ma voiture, je transportais quatre personnes. Ils ont fouillé la voiture, nos affaires, ont pris mon portefeuille. Ils ont ensuite rendu les affaires et ont dit 'dégagez', il manquait 200 dollars», affirme le chauffeur de taxi.

«Le départ des Géorgiens est pour le mieux, ce sont les mêmes que les autres forces d'occupation. Les forces irakiennes sont aussi capables de s'occuper de la sécurité», souligne pour sa part Saab Ali, un commerçant de 49 ans.