Le chef d'état-major interarmées américain Michael Mullen et de hauts responsables militaires américains ont tenu une réunion de haut vol avec le commandement de l'armée pakistanaise pour évoquer les violences en hausse à la frontière entre Pakistan et Afghanistan, a-t-il annoncé jeudi.

«J'ai rencontré le chef de l'armée pakistanaise, le général (Ashfaq) Kayani, et d'autres responsables militaires» lors d'un voyage à l'étranger, a indiqué l'amiral Mullen lors d'une conférence de presse.

«Nous avons parlé de la complexité des défis auxquels nous sommes confrontés dans la zone frontalière, et de la pression qui devrait y être mise, notamment au vu de l'effet obtenu sur le conflit en Afghanistan», a souligné l'amiral Mullen.

Le général américain David Petraeus, plus haut gradé en Irak en passe de prendre la tête des forces américaines au Moyen-Orient et en Asie centrale, le chef des forces de l'Otan en Afghanistan, le général David McKiernan, et le chef des Opérations spéciales Eric Olson ont participé à cette réunion, qui s'est tenue dans l'océan Indien à bord du porte-avions américain Abraham Lincoln, a-t-il précisé.

Les États-Unis, dont le Pakistan est l'allié-clé dans leur «guerre contre le terrorisme» depuis septembre 2001, multiplient depuis des mois les pressions sur Islamabad pour intensifier la lutte contre les combattants islamistes qui mènent, à partir des zones tribales, des incursions de plus en plus fréquentes en Afghanistan pour attaquer les forces internationales.

Tout en refusant d'entrer dans les détails des discussions avec son homologue pakistanais, l'amiral Mullen s'est dit «encouragé» par les efforts entrepris par le Pakistan.

«Le général Kayani lance des opérations qui n'avaient pas cours il y a quelques mois» et «je suis encouragé par le fait qu'il agisse mais je pense également que cela va prendre du temps» pour régler la question de la sécurité de la frontière afghano-pakistanaise, a-t-il commenté.

«Il est probablement excessif d'attendre des résultats instantanés», a-t-il ajouté. Sous la pression de Washington, Islamabad a lancé l'armée dans une vaste offensive il y a trois semaines contre les talibans et les combattants d'Al-Qaïda dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan.

Cette opération dans le district tribal de Bajaur et dans la vallée de Swat a fait jusqu'à présent plus de 500 morts parmi les combattants islamistes, assure l'armée, mais ces bilans ne sont pas vérifiables de sources indépendantes.