Un gène présent uniquement chez des personnes d'origine africaine, qui protège contre le paludisme augmente de jusqu'à 40% les risques de contracter le VIH, indique une étude publiée aux États-Unis.

Les porteurs de ce gène, baptisé DARC (Duffy antigen receptor for chemokines), semblent néanmoins être protégés contre la progression du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) responsable du sida, ce qui leur permet de vivre environ deux ans de plus, indique l'étude publiée mercredi dans la revue Cell Host & Microbe.

Environ 90% des Africains sont porteurs de ce gène qui pourrait être responsable de 11% des contaminations sur le continent, selon les auteurs de l'enquête.

Selon Matthew Dolan du centre médical Wilford hall de l'armée de l'Air américaine, et co-auteur de l'étude, cette mutation génétique «est devenue très fréquente parce qu'elle contribue à protéger contre le paludisme».

Mais «maintenant avec un autre pandémie globale sur le terrain, cette même mutation rend les gens plus susceptibles de contracter le VIH», a-t-il ajouté.

«Le mystère du caractère variable de l'infection (par le VIH) et de sa progression était au départ attribué principalement à des caractéristiques virales, mais ces dernières années il est devenu évident qu'il y avait un facteur génétique important», a expliqué Sunil Ahuja du service de santé des vétérans au sud Texas, également co-auteur de l'étude.

Les chercheurs ont étudié 3.500 membres de l'armée de l'Air américaine - dont plus de 1.200 porteurs du VIH - pendant près de 22 ans.

Ils ont découvert que la prévalence de la variation génétique chez les afro-américains était plus grande chez les porteurs du VIH.