Pour la deuxième fois en quelques semaines, plusieurs milliers de litres de diesel se sont échappés d'une centrale de production électrique d'Hydro-Québec située dans le Grand Nord québécois.

Le dernier événement en date est survenu plus tôt cette semaine à Inukjuak, village inuit de la baie d'Hudson comptant 1600 habitants, où une fuite de quelque 13 500 litres de diesel a eu lieu. On assure que le déversement est « restreint » aux alentours des installations de production électrique.

Début août, c'est à Ivujivik - une communauté de 370 personnes située encore plus au nord - que la centrale locale d'Hydro-Québec avait perdu 14 000 litres de diesel. Le carburant avait atteint l'environnement.

Selon la société d'État, il n'y a « aucun lien » à faire entre les deux événements. « Les deux sont accidentels et sont exceptionnels », a indiqué le porte-parole Marc-Antoine Pouliot.

« Dans le cas d'Inukjuak, il y a des travaux de modernisation qui sont en cours » et qui auraient causé le déversement, a-t-il ajouté, « alors qu'à Ivujivik, on parle d'une défaillance mécanique ».

Les villages du Grand Nord ne sont pas reliés au réseau de distribution général d'Hydro-Québec : chacun d'entre eux compte sur sa propre petite centrale de production. C'est aussi le cas pour d'autres communautés isolées, dont les Îles-de-la-Madeleine, où un déversement d'environ 100 000 litres de diesel a eu lieu il y a un an, presque jour pour jour.

Shomik Inukpuk, responsable des travaux publics à Inukjuak, a indiqué à La Presse que les installations d'Hydro-Québec sont isolées du village. 

« On nous a demandé de ne pas nous rendre sur place avant que ce soit nettoyé. C'est sur une colline et ce n'est pas près de notre source d'eau potable. »

Impact environnemental

Selon Hydro-Québec, le déversement de cette semaine n'aura pas d'impact substantiel sur l'environnement. « On s'affaire présentement à la récupération du diesel qui a été déversé, a indiqué Marc-Antoine Pouliot. Ça s'est déversé dans une zone très restreinte qui est confinée aux pourtours de la centrale. Ce n'est vraiment pas très étendu. »

Le déversement d'Ivujivik, pour sa part, avait fait l'objet d'un débat quant à son impact environnemental.

Le service Urgence-Environnement l'avait classé au deuxième niveau sur une échelle allant de un à trois, une occurrence rare. Des Inuits s'étaient aussi plaints qu'une zone de pêche située dans la baie d'Ivujivik empestait le diesel après le déversement, selon l'hebdomadaire local Nunatsiaq News. La publication rapportait que la centrale avait été construite sur une colline surplombant l'eau, malgré l'opposition de citoyens qui craignaient une catastrophe environnementale.

De son côté, Hydro-Québec jurait qu'« aucune trace de diesel n'a été retrouvée dans la baie ».

Toujours selon le Nunatsiaq News, l'Administration régionale Kativik - le gouvernement local - a enregistré deux autres déversements de carburant attribuables à Hydro-Québec en 2014. Il a été impossible de vérifier cette information hier après-midi.

Contacté vers midi, le ministère de l'Environnement du Québec n'avait pas répondu aux questions de La Presse au moment de la publication.