Quelque 10 000 personnes venues de 190 pays sont réunies pour deux semaines à Lima, au Pérou, afin de poser les jalons d'un pacte mondial sur les changements climatiques. À un an du Sommet de Paris, la diplomatie du climat vit actuellement un regain d'optimisme, mais il y a fort à faire. Quatre mots pour comprendre les enjeux.

Stabiliser

Comme pour toutes les autres conférences climatiques depuis 1992, celle de Lima a pour objectif d'éviter toute perturbation dangereuse du climat. En 2009, au sommet de Copenhague, on a convenu qu'il faudra stabiliser le réchauffement à 2ºC; pour éviter les conséquences les plus dangereuses des changements climatiques. Dans les conditions actuelles, on se dirige plutôt vers un réchauffement de 4ºC; d'ici la fin du siècle.

Budget

Pour stabiliser le climat, il faut laisser les deux tiers des réserves connues d'hydrocarbures dans le sol, selon l'Agence internationale de l'énergie. C'est notre «budget carbone» qui impose cette limite. Ce concept fait maintenant consensus. Si l'atmosphère absorbe plus de 1000 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) supplémentaires, le réchauffement sera de plus de 2ºC. Toute entente globale sur la stabilisation du climat devra prévoir un mécanisme permettant de répartir ce «budget carbone».

Émetteurs

Historiquement, ce sont les États-Unis qui ont le plus pollué depuis 150 ans. Mais depuis 2005, la Chine est devenue la plus grande émettrice de gaz à effet de serre. Une grande part de cette pollution sert à produire des biens qui sont exportés dans les pays riches. Un accord entre ces deux puissances le mois dernier ouvre la voie à une entente globale. D'autant plus que l'Union européenne a adopté elle aussi des cibles de réduction ambitieuses.

Chine

La Chine détient la clé de l'avenir climatique de la planète. Le pays s'est engagé pour la première fois à plafonner ses émissions: à partir de 2030, elles se stabiliseront à 10,6 milliards de tonnes annuelles. Mais pour y parvenir, la Chine devra investir massivement. Selon l'agence Bloomberg, le pays aura besoin de 1000 centrales nucléaires, ou de 500 000 éoliennes ou 50 000 centrales solaires pour se sevrer du charbon, sa principale source d'énergie actuelle. Le coût: 2000 milliards.