Un total de 10000 sapins oyamel vont être coupés dans une réserve naturelle de l'ouest du Mexique en raison de la présence d'une espèce de scarabée qui menace à terme la migration des papillons Monarque depuis le Canada, a annoncé mardi le responsable de la réserve.

«Pour éviter que ce fléau ne touche d'autres arbres sains, il est nécessaire de couper 10000 spécimens, de leur enlever l'écorce où se niche le scarabée et de l'enterrer pour éviter sa prolifération», a dit à l'AFP Rosendo Caro, directeur général de la Réserve du papillon Monarque au Mexique. Sur les 10000 arbres, 8000 ont déjà été rasés depuis que l'épidémie a été détectée au mois de juillet.

«Cette décision a été prise à temps. Elle est nécessaire pour éviter que le risque potentiel ne se transforme en danger réel et c'est pour cela que 8.000 arbres ont déjà été coupés, pour freiner la propagation du phénomène et éviter qu'il soit incontrôlable dans 10-15 ans», a précisé M. Caro.

Des millions de papillons monarques orange et noir s'installent chaque année sur les sapins oyamel de l'État du Michoacan dans l'ouest du Mexique, en provenance du Canada. Ils reviennent chaque année dans la même forêt que leurs ancêtres, selon un rituel qui n'a pas d'explication scientifique à ce jour.

Les papillons parcourent 4.500 km au rythme de 80 km par jour, arrivant à partir de novembre dans le Michoacan, où ils hibernent jusqu'en février sous la forme d'énormes grappes qui pendent des branches et de l'écorce des sapins.

Ils sont réputés orchestrer de majestueuses danses aériennes que viennent observer les touristes dans cette réserve abritant 5 millions d'arbres d'espèces différentes.

Selon M. Caro, les conditions environnementales de la région mexicaine ont toujours été favorables à la reproduction de scarabées qui dévorent l'écorce des oyamel (scolytus mundus, scolyte du sapin).

Mais les changements climatiques incessants des dernières années ont fait craindre des attaques systématiques de ces insectes, qui auraient pu se solder à terme par la mort des arbres et la mise en danger des papillons Monarque (danaus plexippus), a ajouté le scientifique.