Un nouveau sponsor, le fabricant suisse de montres Tag Heuer, a fait un pas en arrière vendredi dans ses relations avec le golfeur Tiger Woods alors que son épouse Elin a elle fait un pas en avant supplémentaire vers le divorce en engageant un avocat très prisé à Hollywood.

Les mauvaises nouvelles ne se sont pas arrêtées là vendredi pour le N°1 mondial du golf, qui a mis sa carrière en suspens pour une durée indéterminée afin de se consacrer à sa famille après ses aveux d'infidélité conjugale. Le scandale médiatique a débuté fin novembre à Orlando avec l'accident de voiture de Woods, dont le nom a depuis été lié à une dizaine de relations présumées.

Selon le Washington Post, le golfeur de 33 ans aurait négocié un compromis il y a deux ans avec un journal populaire à grand tirage américain pour éviter la publication de photos le montrant avec une maîtresse présumée.

Woods aurait ainsi accepté de poser pour la couverture du magazine américain Men's Fitness en échange de la non publication par le National Enquirer, un tabloïd du même groupe de presse, de photos le montrant dans une voiture sur un parking accompagné de Mindy Lawton, une serveuse de restaurant en Floride.

Le groupe de presse en question, American Media Inc., a démenti.

Pour le New York Post, Elin Nordegren, mariée avec Woods depuis 2004 et mère de ses deux enfants, est plus que jamais décidée à divorcer. L'ex-mannequin suédois s'est attachée les services de Sorrell Trope, 82 ans, un avocat spécialiste des séparations conjugales qui a représenté les acteurs Nicole Kidman, Hugh Grant, Nicolas Cage, Cary Grant et la chanteuse Britney Spears.

La réputation de Trope dans son domaine pourrait aider Elin à obtenir plus que ce que l'accord pré-nuptial prévoit en cas de divorce.

Cette affaire d'envergure mondiale, à la mesure de la stature du premier sportif à atteindre le milliard de dollars de gains, a aussi rebondi en Suisse.

Le quotidien de Lausanne Le Matin a annoncé vendredi que Tag Heuer suspendait l'utilisation de l'image de Woods dans ses campagnes de publicité aux Etats-Unis pour une durée indéterminée. Si l'horloger maintient sa collaboration avec le golfeur et continue de soutenir sa fondation, elle se tournera vers d'autres personnalités pour annoncer sur le marché américain.

«Nous devons tenir compte de la sensibilité de certains consommateurs par rapport aux événements récents», a dit Jean-Christophe Babin, le Pdg du fabricant de montres, dont le site internet arborait toujours vendredi un portrait des plus élogieux de Woods dans sa rubrique «Stars & Glamour».

Il s'agit du troisième parraineur important à se distancer du vainqueur de 14 tournois du Grand Chelem depuis le début de l'affaire.

Le géant du rasoir Gillette a lui aussi décidé de ne plus utiliser Woods dans ses publicités tandis que la firme de consulting Accenture est la seule à avoir coupé les ponts avec lui, après six ans de collaboration.

L'équipementier Nike n'a aucune intention de remettre en question le contrat qui rapporte 40 millions de dollars annuels au golfeur.

AT&T a simplement annoncé «évaluer son partenariat» avec Woods alors que Gatorade a certes arrêté la production d'une boisson à son image mais cette décision avait prise avant le déclenchement de l'affaire.

Pris en pleine tempête médiatique, le Californien aura pu se consoler avec les déclarations de l'avocat d'un médecin Canadien qui l'a soigné en février.

Ce dernier, Anthony Galea, inculpé au Canada de quatre chefs d'accusation pour vente d'Actovegin, «un médicament non approuvé» mais qui n'est pas considéré comme dopant, «n'a rien à voir» avec Woods, ni aucun autre athlète.

Autre petite source de réconfort pour le golfeur: il a été élu meilleur joueur de l'année 2009 par ses pairs du PGA Tour, le circuit nord-américain, pour la 10e fois en 13 ans.