Soirée faste, hier, pour le Festival du film de l'Outaouais. Ses responsables ont accueilli des têtes d'affiche du cinéma d'ici et d'ailleurs, au Hilton du lac Leamy.

Pierre Richard était là, tout comme son collègue du film Le bonheur de Pierre, Rémy Girard. Le réalisateur gatinois Philippe Falardeau y était aussi, de même que la présidente d'honneur de l'événement, Liliana Komorowska.

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Le directeur général du FFO, Didier Farré, en a profité pour tirer une flèche en direction du premier ministre du Canada, Stephen Harper. «Avec lui, la culture va en souffrir, a-t-il avoué. Il voudrait bien se faire aimer par les artistes, mais c'est un cancre.»

L'ambassadeur de France au Canada, François Delattre, a été plus pondéré dans ses propos. Il a tenu à souligner le travail du producteur et réalisateur Claude Berri, décédé en janvier dernier. «Il est le parrain du cinéma français», a-t-il dit, en soulignant le brio du Québécois Marc-André Grondin et de Pierre Richard.

Alanis Obomsawin

La soirée d'hier était toutefois celle d'Alanis Obomsawin. On lui a décerné le Totem d'or pour l'ensemble de son oeuvre. L'oeuvre de la documentariste d'origine abénaquise a été saluée à travers le monde entier. Quatre de ses documentaires ont porté sur la Crise de Kanehsatake, en 1990. Un de ces quatre films, Kanehsatake - 270 ans de résistance, a décroché 18 prix à l'échelle internationale.

Un autre de ses documentaires, Les événements de Restigouche, se veut un récit sans compromis au sujet d'un raid mené par des agents de la Sûreté du Québec, dans une réserve Mi'gmaq du Québec.

Plutôt cette semaine, Mme Obomsawin s'est avouée particulièrement touchée de recevoir pareil hommage du Festival du film de l'Outaouais.

Dédé à travers les brumes

Le moment attendu du gala d'ouverture a été la projection du film Dédé à travers les brumes. L'excellent long métrage raconte l'histoire du leader et fondateur des Colocs, André «Dédé» Fortin. Un film attendu aux quatre coins du Québec et qui devrait meubler plusieurs discussions.

Trois de ses comédiens, Claudia Ferri, Joseph Mesiano et Yan Rompré étaient présents. Son réalisateur, Jean-Philippe Duval, et son producteur étaient attendus en fin de soirée.

L'interprète de Dédé Fortin, Sébastien Ricard, n'a pu s'y pointer, étant retenu sur le plateau de l'émission Tout le monde en parle.

Le Festival du film de l'Outaouais se poursuit jusqu'au 20 mars, dans plusieurs cinémas de la région.

La soirée de clôture aura lieu vendredi prochain, à compter de 19 h, au Musée canadien des civilisations. On profitera de l'occasion pour décerner différents prix, dont celui de la critique. Les finalistes sont La maison jaune, d'Amor Hakka; Bosta, de Philippe Aractingi; Bouquet final, de Michel Delgado; Un autre homme, de Lionel Baier; et Valse avec Bachir, d'Ari Folman.

Les cinq finalistes au Prix du jury sont Le bal des actrices, de Maïwen; Le chant des mariées, de Karin Albou; Si c'était fini, d'Anne-Marie Étienne; et Élève libre, de Joachim Lafosse.