Les courts métrages Ce n'est rien de Nicolas Roy, Blanche fraise de Frédérick Tremblay et La ronde de Sophie Goyette sortent grands gagnants, avec respectivement 5, 4 et 4 prix, du gala Prends ça court! consacré aux courts métrages québécois.

Présenté dans le cadre de la programmation des 30e Rendez-vous du cinéma québécois, l'événement se tenait hier soir devant quelques centaines de personnes à la Cinémathèque. Le comédien Louis-David Morasse, un fidèle du court métrage, en a assuré à nouveau l'animation.

De nombreux autres films dont Hope de Pedro Pires, Tabula Rasa de Matthew Rawkin et Trotteur de Francis Leclerc et Arnaud Brisebois ont aussi été primés. Les vainqueurs se partagent 160 000 dollars de bourses en argent et en services cinématographiques remis par de nombreux commanditaires.

«C'est la neuvième édition du gala et lorsqu'on fait la somme de tous les prix qui ont été remis depuis le début, cela équivaut à plus de un million de dollars en argent et en services», s'enthousiasme Danny Lennon, directeur de l'événement.

Cinquante-trois (53) oeuvres étaient en compétition, comparativement à 44 l'an dernier et 10 lors de la première édition.

Présenté l'an dernier au Festival de Cannes, Ce n'est rien raconte la vie de Michel et Marie, un père et sa fille, dont la vie monotone tourne un jour au drame lorsque le paternel découvre que son enfant a été victime d'agression sexuelle.

Le comédien Martin Dubreuil qui incarne Michel a remporté le prix de la meilleure interprétation masculine. Or, c'est la troisième année de suite qu'il remporte le prix. Comme le comédien participe à de nombreux courts métrages, un geste apprécié des jeunes cinéastes, Prends ça court ! a annoncé que ce prix du meilleur acteur portera désormais son nom.

«Ça veut dire que je ne pourrai plus le gagner ! Ce sera bizarre, a lancé M. Dubreuil à une foule enjouée. Mon école pour apprendre le métier aura été de jouer, jouer et jouer dans les courts métrages.»

Film d'animation, Blanche fraise nous entraine dans les bois où une lapine affamée se fait prendre dans un piège. Dans l'attente de l'arrivée du trappeur, elle voit son «mari» la délaisser.

Quant à La ronde, il se définit comme un conte de banlieue existentialiste mettant en scène Ariane, une jeune femme qui quitte sa maison avec un billet d'avion en poche. Son parcours nocturne sera des plus atypiques. Interprète d'Ariane, la comédienne Éliane Préfontaine a remporté le prix de la meilleure interprétation féminine du gala.

Pour une seconde année, la chaine française Canal + a remis un prix en argent de 5000 euros. C'est le film Hope de Pedro Pires qui en est le récipiendaire. Délire halluciné d'un général à l'agonie, Hope se veut une réflexion sur les séquelles de la guerre.

«Canal + ne remet des prix qu'à la Semaine de la critique à Cannes et au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Nous sommes donc le seul endroit d'Amérique du Nord où la chaîne remet une récompense», se félicite Danny Lennon.

Le jury de cette 9e édition de Prends ça court ! était composé des réalisateurs Guy Édoin, Alexis Chartrand, Sarah Fortin, Patrick Boivin et Louise Archambault, des comédiens Catherine de Léan, Marc Labrèche et Marie-Ève Roy, du programmateur Philippe Gajan, du directeur photo Michel La Veaux et du directeur général et artistique du Théâtre Quat'Sous Éric Jean.

Un des beaux moments de la soirée est survenu lorsque le réalisateur et scénariste André Melançon est venu remettre un prix en présence de Rock Demers. «J'ai le sentiment, le feeling profond de participer à quelque chose qui se transmet, a lancé M. Melançon à une salle soudainement devenue très silencieuse. Lorsque j'ai commencé dans le métier, je me souviens de tous ces artisans qui ont partagé leurs connaissances. Aujourd'hui, nous continuons à faire des films mais j'ai le sentiment qu'il est venu à mon tour de transmettre ce que j'ai appris.»