Citroën à Francfort: Miss Piggy part en voyage

Citroën a publié des photos d'un bien curieux véhicule-concept, qu'elle décrit comme «un shuttle technologique haut de gamme au service d'une idée forte: redonner le goût au voyage.»

Au premier coup d'oeil, on dirait une fourgonnette de boucher et on se demande pourquoi Citroën n'a pas peint sa porcelet-mobile en rose. Mais détrompez-vous.

Il s'agit du Tubik, qui sera dévoilé au Salon de l'auto de Francfort et ce prototype à 9 places explore le thème du véhicule idéal pour les longs voyages en groupe.

Durant une vingtaine d'années à partir des années 60, le véhicule emblématique des voyages en groupe était la Westfalia. Ou l'Econoline, pour les budgets d'étudiants. Puis, il y a eu les véhicules récréatifs.

Habitacle lounge et cyclotron de pilotage

Peugeot amène ses passagers nettement plus loin avec l'aménagement intérieur de sa navette interurbaine Tubik : c'est un «cocon dans le plus pur esprit lounge, dédié au confort et à la détente», écrit le constructeur français.

Pour faire «lounge», il faut de l'espace, alors Citroën n'a pas lésiné: le Tubik est un gros véhicule. Largeur: 2,08 m; hauteur : 2,05 m; longueur: 4,80 m.

Les trois rangées de sièges modulaires peuvent être agencées selon la fantaisie (semi allongé, couché, face à face, en rangées) des passagers, qu'on peut imaginer faisant toutes sortes d'activités de groupe, y compris regarder la télé et écouter la radio. Cela ne fait pas très original, comme ça, mais Citroën appelle sa télé «écran géant à lame semi-circulaire», tandis que l'autoradio devient une «sonorisation spatialisée haute définition», et c'est déjà vachement futuriste.

La porte latérale de l'espace-passagers comprend une fenêtre panoramique à travers laquelle les occupants peuvent voir sans être vus de l'extérieur. Sage précaution, ce n'est pas tout le monde qui voudra être vu là-dedans. Mais cette grande fenêtre est une fichue bonne idée qu'on reverra sûrement sur un véhicule plus réaliste.

Un fantastique véhicule de tourisme

Le Tubik serait un fantastique véhicule de voyage (si Citroën redessinait la carrosserie). La compagnie-soeur de Peugeot a travaillé fort pour doter le Tubik d'un espace intérieur polyvalent où le voyage passe vite. Mais le but d'un voyage, c'est l'arrivée et ce qu'on trouvera quand on éteindra le moteur. La porte latérale s'ouvre vers le haut et dégage complètement l'habitacle côté droit. Imaginez la vue, au bord de la mer ou à la montagne.

La porte du conducteur s'ouvre en élytre, sur un poste de pilotage que les designers de Citroën ont appelé «cyclotron», qui unit dans le même arc de cercle le siège, le pédalier, le volant et le viseur tête haute sur lequel la vitesse et les autres informations de conduite apparaissent.

Comme une grande soute à bagages prend tout l'arrière du Tubik, il n'y a pas de rétroviseur central et des caméras permettent de voir derrière. Ces images apparaissent sur l'écran situé au centre du volant.

Il a la forme d'une tirelire

Tout cet équipement ferait du Tubik un véhicule extrêmement cher. Mais comme toutes les voitures-concept destinées aux salons de l'auto, la Tubik n'a aucune obligation d'être réaliste.

Malgré tout, avec le prix du carburant en Europe, il fallait penser à une façon relativement économique de faire rouler ce gros véhicule en forme de tirelire. Citroën a prévu de motoriser le Tubik avec sa technologie Hybrid4 de rouage intégral, soit un moteur diesel actionnant les roues avant, et un moteur électrique faisant tourner les roues arrière. Citroën affirme que ce système hybride permet une consommation et des émissions de CO2 comparables à celles d'une berline diesel.

En regardant le Tubik, les nord-américains voient Miss Piggy sur roues, mais selon Citroën, les européens vont reconnaître un clin d'oeil fait au fourgon Citroën TUB (Traction utilitaire basse), d'où le prototype tient son nom. Le TUB et son descendant, le Citroën Type H, ont été construits des années 40 à 1981 et font encore partie du paysage automobile français.