Audi aimerait bien arracher à son rival allemand Mercedes-Benz quelques bouchées du marché des coupés quatre-portes de luxe, particulièrement aux Etats-Unis, où Daimler, semble-t-il, ramasse les dollars au râteau avec sa CLS redessinée l'an dernier.

Audi a donc lancé lundi la nouvelle A7, qui devrait aussi concurrencer la Jaguar XF sur ce marché où une récession n'empêche pas les nantis de mettre le paquet sur une voiture.

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Dans une mise en scène typique de l'industrie automobile de luxe, Audi a présenté lundi son nouveau carrosse aux médias dans un contexte élitiste et raffiné, un musée d'art moderne appelé Pinakothek der Moderne à Munich, qui a l'air d'abriter des dizaines de portraits de gens qui auraient eu les moyens d'acheter une A7 s'ils étaient nés plus récemment.

C'est sûr que ça fait plus classe que la cafétéria de l'usine d'Audi à Neckarsulm, où Audi a concentré son savoir-faire dans les plateformes automobiles à forte concentration en aluminium, et où l'A7 sera fabriquée.



L'A7 est la suite commerciale donnée par Audi à une voiture concept présentée au Salon de l'auto de Detroit de 2009, l'Audi Sportback.

En fait, l'A7 2011 est une cinq portes, puisqu'un hayon donne accès à la malle arrière, tout comme son véhicule précurseur, l'A5.

La bagnole sera d'abord lancée en Allemagne, où elle sera offerte avec quatre choix de V6, deux ,moteurs à essence (2,8 litres, 201 CV, et 3 litres, 295 CV) et deux diésels (3 litres dans les deux cas, mais de 201 ou 241 CV). On ne sait pas si les deux diésels traverseront l'Atlantique, l'an prochain, quand l'A7 sera lancée en Amérique du Nord : les Américains trouvent qu'un moteur diésel est à sa place tout à l'avant d'un 18-roues Kenworth, pas sous le capot d'une auto, encore bien moins s'il s'agit d'un coupé sport où la version tout équipée dépassera les 100 000 $ US (la version de base pour les gueux sera d'à peine 68 000 $...).

Mais sait-on jamais. Audi travaille fort pour faire connaître à sa clientèle nord-américaine ses succès aux 24 heures du Mans avec des diésels. En tout cas, Audi a osé braver au moins un autre interdit absolu du marché automobile américain : comme on vous le disait plus haut, ils ont mis un hayon en arrière. On sait que le hayon, dont le côté pratique est très apprécié au Canada et en Europe, est un échec de marketing total aux Etats-Unis, un marché dichotomique où il n'y a aucun compromis entre la porte arrière d'un VUS et le coffre arrière standard d'une auto.

Cela étant, ce n'est pas le hayon de la Rabbit 1975, il s'agit d'un élément de carrosserie intégré qui s'actionnera électroniquement, s'ouvrant et se fermant tout seul, et englobant toute la lunette arrière sur toute la longueur de la pente assez prononcée du coupé.

Un des essayeurs de La Presse Auto/MonVolant fera éventuellement l'analyse de la A7.

En attendant, notons que si le prix canadien ressemble au prix européen annoncé lundi, attendez-vous à payer quelque chose comme 69 534 $ pour la version de base ; c'est la conversion en dollars canadiens (au cours du 28 juillet) du prix de base européen de 51 650 euros annoncé lundi.