Le Salon international de l'auto de Montréal a connu, selon ses organisateurs, un excellent départ. Le premier week-end a permis d'établir un record d'assistance. Quant aux préférences des visiteurs, les fameuses voitures de luxe, rassemblées pour la première dans un même lieu, continuent d'avoir la cote.

«À la fermeture samedi soir, nous avions quelques milliers de visiteurs de plus que l'an dernier au même moment, dit Mathieu Beaudoin, porte-parole du Salon. Le temps froid y est sans doute pour quelque chose. On verra pour la suite des choses.»

Outre les nouveaux modèles 2007 et 2008, ainsi que le travail des designers québécois, les visiteurs apprécient le spectacle qu'offrent les voitures luxueuses. Fait nouveau cette année, elles sont regroupés au 7e étage du Palais des congrès de Montréal dans un espace nommé 7e Ciel. Ferrari, Lamborghini, Porsche, Aston Martin, Bentley, Maserati, Lotus et T-Rex, elles y sont toutes.

Protégés des curieux par des cordons de sécurité, l'ensemble de ces véhicules représente la coquette somme de cinq millions de dollars. Normal qu'on les bichonne au plumeau. «C'est un candy shop, dit Umberto Bonfa, directeur des ventes chez Auto Modena, concessionnaire Ferrari et Maserati. C'est sûr que ça attire surtout des curieux, mais pour nous c'est un excellent moyen de promouvoir l'image des deux marques.»

André Bisson, de Prestige Gabriel, et Roger Glockseisen, du concessionnaire Lauzon à Laval, avaient les yeux rouges. «On n'arrête pas de nous photographier à côté des voitures», dit l'un d'eux. Et ces voitures, ce sont les splendides Porsche qu'ils proposent.

La Porsche attire les regards

Curieusement, la Porsche qui attire le plus de regards est un modèle de 2006. «Il n'existe plus, dit M. Glockseisen. Le moule est cassé. On a vendu 1300 modèles dans le monde et c'est fini. Cette voiture est maintenant une icône.» Grise et rutilante, cette icône vaut 550 000 $.

Anthony Ciciola, venu au salon avec son fils Paul et son gendre Mark Laudadio, était rayonnant. Il venait enfin de voir la déjà mythique 599 GTB de Ferrari, disponible à partir de 425 000 $ et que les intimes appellent la Fiorano.

«Écoutez, il y a deux marques importantes dans le monde : Coca-Cola et Ferrari», dit fièrement cet Italo-Montréalais.

Mais où est l'intérêt d'admirer une voiture qu'on ne pourra jamais s'offrir? «Qui vous dit que je ne pourrais jamais acheter une Ferrari, répond Paul au journaliste fantasque. J'aurai une Ferrari avant une maison», ajoute avec assurance le jeune homme de 27 ans. «Pour cela, tu n'as qu'à continuer à vivre chez tes parents», lui lance Mark en rigolant.

Il y a ceux qui, comme Paul, devront faire des sacrifices pour s'offrir une 599. Mais il y a les autres, ceux qui règlent d'un coup de chéquier l'achat d'un telle voiture. «Nous avons une liste d'une vingtaine de clients montréalais qui attendent impatiemment leur livraison, dit Umberto Bonfa. La plupart de ces clients possèdent déjà deux ou trois autres Ferrari. C'est leur passion dans la vie.»