Les Québécois connaissent par cœur Karl Tremblay le chanteur, mais peu savent qu’il était aussi un passionné de jeux, notamment les jeux de société.

Le membre des Cowboys Fringants, mort mercredi des suites d’un cancer de la prostate, était en effet copropriétaire d’un pub ludique de la bannière Randolph, ainsi que d’une boutique de jeux baptisée Le Chevalier. Tous deux sont installés dans une maison ancestrale ayant pignon sur rue à Repentigny. Il était aussi copropriétaire d’un studio de jeux vidéo, Triple Boris.

« Karl était très impliqué dans les loisirs », lance son ami de très longue date, Richard Desjardins, copropriétaire et gérant du pub ainsi que de la boutique. « Il était un joueur. Jeux vidéo, jeux de table, baseball… peu importe. On faisait un tournoi de roche-papier-ciseaux et il voulait jouer ! Mais il n’était pas compétitif. Il ne cherchait pas à gagner à tout prix. »

Pendant la pandémie, le désir de jouer de Karl Tremblay l’a poussé à s’initier au disc-golf. « Ça lui permettait de continuer à jouer dehors, avec des amis », dit Richard Desjardins. « Karl ne voulait jamais être le centre d’attention ; il voulait être comme tout le monde, poursuit celui qui était un ami de Karl Tremblay depuis 32 ans. Il travaillait au bar du pub de temps en temps, mais c’est certain qu’il avait moins d’énergie pour venir à la fin. »

Joël Gagnon, directeur de l’édition chez Randolph, a aussi bien connu le colosse des Cowboys Fringants. « C’était un leader qui prenait soin de son monde. Dès que je l’ai rencontré, j’ai su que la prospérité de sa région (NDLR : Repentigny et les alentours) était importante pour lui. »

Selon Richard Desjardins, Karl Tremblay était d’abord et avant tout un homme d’idées. « Il en avait 1000 par jour, dont 900 mauvaises, mais quand il en avait une de bonne, il pouvait convaincre n’importe qui. C’était très dur de lui enlever cette idée de la tête ! Il m’aurait dit : “on va ouvrir un bar en Alaska”, je l’aurais suivi ! »

Les deux hommes faisaient aussi partie d’un groupe d’amis amateurs de Donjons et Dragons qui se réunissaient depuis 30 ans, chaque mercredi soir. « Il était toujours là, sauf s’il avait une bonne raison. Ça va être dur de continuer sans notre grand Karl. Je ne sais pas comment on va faire… La prochaine game va être tough. »

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