Rosalie Ayotte propose, avec Pansement, un premier album intime et à fleur de peau, mais qui parle à tout le monde. À 22 ans, l’autrice-compositrice-interprète a déjà la profondeur d’une vieille âme et une personnalité musicale affirmée. Portrait en quatre points d’une nouvelle venue qui est exactement là où elle veut être.

Le parcours

« J’ai toujours su que je ferais de la musique dans la vie. Ce n’était pas “je veux” faire de la musique, mais “je vais” faire de la musique. » Originaire de Saint-Tite, la petite Rosalie aimait déjà chanter, mais voulait aussi s’accompagner. Elle s’inscrit en option musique au secondaire où elle apprend la guitare, commence à écrire des chansons et participe régulièrement à des concours amateurs. Son interprétation de Mappemonde est même remarquée par les Sœurs Boulay, qui l’invitent sur la grande scène des Francos, puis à faire quelques-unes de leurs premières parties.

Elle a 15 ans, et c’est assez pour convaincre ses parents de la laisser partir étudier en musique l’année suivante au cégep de Drummondville. En 2021, Rosalie Ayotte décide de s’inscrire à Star Académie, lors du grand retour de l’émission. « J’avais été approchée par La voix mais j’aimais moins le concept. J’ai toujours eu peur du côté star instantanée de ce genre de concours, et j’ai vraiment réfléchi avant d’y aller. » La chanteuse se rend en demi-finale en présentant ses propres compositions – dont Collines, qui se retrouve sur l’album – et ne regrette pas d’avoir tenté l’aventure, qui lui a donné confiance et fait rencontrer plein de gens. « C’est ce qui a fait qu’Audiogram m’a contactée et que je peux sortir un album. Ç’a été l’élément déclencheur. »

Extrait de Collines

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La création

Quand elle est sortie de Star Académie, Rosalie Ayotte avait tellement peur qu’on l’oublie qu’elle s’est dépêchée d’écrire des chansons. « En deux mois, j’avais fini ! Mais là, on m’a dit : tsé, faut que ça soit bon, c’est la première chose que les gens vont voir de toi. Et c’est vrai, je n’avais pas le goût d’écouter ça dans quelques années et de faire : oh boy, c’était moyen ! » Elle a alors travaillé beaucoup avec Stéphanie Boulay, « scrappé des tounes », en a réécrit d’autres au complet.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Rosalie Ayotte

Et en studio, les musiciens, Pierre-Emmanuel Beaudoin à la batterie, Vincent Gagnon aux claviers, ainsi que le réalisateur et multi-instrumentiste Simon Pednault, se sont mis au service de la vision qu’elle avait en tête. « Simon, c’est une des plus belles rencontres que j’ai faites. Je ne connais pas grand-chose à la business, c’est compliqué, les enregistrements, les cachets, les deadline… Il a été un super bon réalisateur, et je me dis qu’il a été aussi mon papa musical. »

Extrait de Femme invincible

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L’album

Pour Rosalie Ayotte, ce premier album arrive exactement au bon moment. « Tout est mûr, tout est prêt. » Elle s’y dévoile beaucoup et parle par exemple de santé mentale ou de dépendance, dans des textes intimes au ras des émotions, juste assez poétiques et évocateurs pour que les gens s’y reconnaissent, et qui distillent doucement espoir et lumière. « J’ai toujours été un livre ouvert. Je n’ai pas de secret, pour moi c’est comme mentir ! J’ai eu de gros défis dans ma vie, j’ai vécu beaucoup de choses, je me dis que si je le raconte aux autres, ils vont se sentir moins seuls. Et ça me fait du bien à moi juste de l’écrire. » Dans cet album qu’elle voit comme une carte de visite, elle voulait montrer un son différent de ce qu’on aurait pu attendre d’elle. Son folk enveloppé d’électro est plus atmosphérique, et elle s’inspire d’artistes « un peu plus funky » comme Lou-Adriane Cassidy, Ariane Roy et Hubert Lenoir. « J’avais envie de faire de la musique que j’écouterais. Je ne me dénature pas, je fais juste une petite surprise. C’est pour ça que je voulais une pochette colorée, éclectique, plutôt que moi avec ma guitare sur une track de chemin de fer. »

Extrait de Pars pour longtemps

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La suite

Rosalie Ayotte a hâte de savoir comment Pansement sera reçu, mais elle est bien consciente qu’une carrière ne se bâtit pas en un seul album. « Ça ne se fait pas en claquant des doigts. Je pourrais dire : OK, je sors un album, je lâche ma job et ça va aller. Je sais que ça va arriver, mais il faut prendre le temps. » Elle continue donc de travailler dans un organisme d’accueil pour les nouveaux arrivants à Drummondville, sa ville d’adoption, un boulot qu’elle adore. Elle espère donner des spectacles, a quelques premières parties prévues, et aimerait faire parler d’elle « dans le petit réseau d’artistes underground ». « Mon rêve est de faire le festival La Noce au Saguenay, côtoyer des artistes qui sont vrais et simples. Je n’ai jamais voulu être une star internationale, je pourrais aller dans toutes les régions, les bars miteux… Tant que je suis capable de payer mes affaires. » Et elle espère qu’en écoutant son album, les gens mettront des images sur ce qu’ils entendent. « J’aimerais que si une de mes chansons joue quand des gens invitent leurs amis à souper, les invités fassent, c’est quoi cette toune, c’est bon ! »

Extrait de Je ne serai plus

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Pansement

Folk pop

Pansement

Rosalie Ayotte

Audiogram